« Avec la langue embarrassée des premiers âges. Je parlerai au souffle bref d'une vie affaiblie diminuée. (...) L'ordre connu des choses. Le roman, cet instant de désordre dans l'ordre général. Cet instant d'inconnu dans le connu. Intrusion dans le réel d'une manifestation inhabituelle et de ses conséquences. Perturbations. Phénomènes à prolongements. Et que disiez vous ? On ne dit plus rien. (...) Une crise. Le roman comme récit d'une crise et le roman comme une lampe à arc. » - Le Manifeste, Hélène Bessette.
Dans Si, on parle du désir au passé. On parle aussi d'un puzzle à défaire. Pour que cette 'lampe à arc' puisse éclairer, encore faudrait-il casser le mur, accéder à l'envers du décor, pour que cette lumière éclaire ce qu'il y a derrière le puzzle... Donc, pièce par pièce, brique par brique, pan par pan, mur par mur, l'écrivain troue. L'écriture jaillit du besoin de dire, de poser à plat, de mettre sur la table un problème majeur. Non. Si. Non. Si. Non. Si. Non. SI.
Mais encore, pour qu'il y ait débat faudrait-il qu'on voit qu'il y ait un problème... Et pour qu'il y ait débat, encore faudrait-il s'entendre sur les mots, en retrouver la signification.
Une orange est une orange et n'est pas autre chose... sinon comment se faire comprendre ? Il n'y a plus de belle littérature, mais une littérature de parole, d'arguments, de trouée de nos consciences. Parce que tout simplement c'est important d'entendre le nom au passé de cette dame de 30 ans, qui pourrait très bien être notre voisine ou nous-mêmes, et qui mérite réflexion : « Désire, Désirée, Désira. »
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