Un fait divers. 1953, une jeune femme jugée pour avoir tué son amant. Trente ans plus tard, à partir des relevés du procès, Michel Vinaver compose une œuvre qui par la polyphonie et les surprises du montage dessine le portrait que le procès avait échoué à faire : celui plein d’énigmes d’une femme et d’une France sous l’occupation.
En 1953 s’ouvre le procès de Sophie Auzanneau accusée d’avoir assassiné son amant. Assis sur les bancs des jurés, on assiste à l'énigme qu'est cette femme ambitieuse et libre. Le portrait partial dressé par la justice, s'entrecoupe de moments intimes ou quotidiens. Ce montage ana-chronologique nous révèle l'insaisissable complexité d'une personne.
On ne peut bien évidemment pas réduire la pièce de Vinaver à son caractère de "pièce de procès"; pour autant, elle est aussi cela : une excellente pièce de procès qui captive de bout en bout. Elle nous donne aussi à voir combien toute œuvre de justice est prisonnière de la morale de son temps. On comprend pourquoi Vinaver a attendu trente ans entre la collecte des articles de journaux sur l'affaire et l'écriture de sa pièce. Il emploie de nombreux retours en arrière qui viennent nourrir les mots prononcés au procès. Grâce à une grande fluidité dans la mise en scène de Matthieu Marie et dans le jeu des acteurs, cette structuration très particulière de l'écriture de la pièce de Vinaver ne constitue en rien un obstacle à la compréhension; bien au contraire, tout s'enchaîne superbement et l'on saisit avec une grande acuité le texte de Michel Vinaver.
Pour 1 Notes
On ne peut bien évidemment pas réduire la pièce de Vinaver à son caractère de "pièce de procès"; pour autant, elle est aussi cela : une excellente pièce de procès qui captive de bout en bout. Elle nous donne aussi à voir combien toute œuvre de justice est prisonnière de la morale de son temps. On comprend pourquoi Vinaver a attendu trente ans entre la collecte des articles de journaux sur l'affaire et l'écriture de sa pièce. Il emploie de nombreux retours en arrière qui viennent nourrir les mots prononcés au procès. Grâce à une grande fluidité dans la mise en scène de Matthieu Marie et dans le jeu des acteurs, cette structuration très particulière de l'écriture de la pièce de Vinaver ne constitue en rien un obstacle à la compréhension; bien au contraire, tout s'enchaîne superbement et l'on saisit avec une grande acuité le texte de Michel Vinaver.
2 bis, Passage La Ruelle 75018 Paris