Encourager et soutenir pendant un an les jeunes metteurs en scène dans l’aventure magnifique et difficile de la création d’un spectacle ambitieux, les accompagner du projet initial à l’exploitation professionnelle, confronter leur travail au public et leur faire rencontrer très vite les principaux partenaires de notre profession et les programmateurs de théâtre : telles sont les ambitions du Prix Théâtre 13 / jeunes metteurs en scène. Pour le public, c'est l'occasion de découvrir le travail de jeunes metteurs en scène talentueux : des spectacles ambitieux, originaux et de très grande qualité. Etre présente au moment de l'envol des créateurs de demain.
Hugo Malpeyre : Un Siècle d'industrie de Marc Dugowson
mardi 12 juin à 19h30 et mercredi 13 juin à 20h30
Lucas Olmedo : Le Grigori et les vigiles (pièce belliqueuse pour acteurs blonds) de Lucas Olmedo
Vendredi 15 juin à 20h30 et Samedi 16 juin à 19h30
Adrien Popineau : Kids de Fabrice Melquiot
mardi 19 juin à 19h30 et Mercredi 20 juin à 20h30
Irène Favier : Sainte Jeanne des abattoirs de Bertold Brecht
vendredi 22 juin à 20h30 et samedi 23 juin à 19h30
Sarah Capony : Femme de chambre d'après Markus Orths
Mardi 26 juin à 19h30 et Mercredi 27 juin à 20h30
Guillaume Tarbouriech : Quand la viande parle de Bruno Allain
Vendredi 29 juin à 20h30 et samedi 30 juin à 19h30
Un Siècle d'industrie
Un Siècle d’industrie décrit minutieusement la vie d’une petite entreprise allemande qui fabriquait des fours crématoires pour les camps d’extermination nazis : la pièce révèle le cheminement quotidien par lequel, n’importe qui peut arriver à participer activement à un génocide. C’est une pièce contre la négation et la révision du passé. Elle nous confronte au processus de mise en œuvre politique, idéologique et technique du génocide et à la participation des individus à ce processus. Elle est un face à face avec l’horreur du crime de masse et avec la conscience sans tache des criminels d’hier et de leurs héritiers et complices d’aujourd’hui. Arméniens, Juifs, Tutsis rwandais au XXe siècle, Un Siècle d’Industrie s’inquiète du XXIe. Librement inspirée de l’histoire de la firme Topf und Söhne et de celle de l’ingénieur Kurt Prüfer, l’action se déroule de 1918 à nos jours.
De Marc Dugowson, mise en scène de Hugo Malpeyre, avec Maxime Berdougo, Gaétan Delaleu, Naïs El Fassi, Vladimir Golicheff, Tristan Gonzalez, Mathieu Lourdel et Dina Milosevic.
Le Grigori et les vigiles
Aujourd’hui, La Pampa, Argentine. Une colonie mennonite dont les membres, descendants de Hollande, sont nés en Bolivie, vivent maintenant en Argentine mais parlent le français... du Québec. Les outrages et injures auxquels cette pacifiste communauté a été soumise, dans sa cohabitation avec le monde extérieur, amène un minuscule groupe de colons à décider, en secrète conspiration, l’élaboration d’un plan qui permette de combattre de telles humiliations. Etant donné qu’ils renient les armes à feu et tout autre type d’armes non consacré par les saintes écritures, ils décident de former une milice entraînée au tir à l’arc. Lors d’une ronde de surveillance nocturne, l’un d’eux capture ce qu’il suppose être un intrus qui menace la communauté de sa présence. Cet intrus n’est rien de plus ni de moins que Davide, un ange, venu de très loin à la recherche de quelque chose qui, apparemment, lui appartient.
Ecrit et mis en scène par Lucas Olmedo, avec Gwendal Anglade, Kevin Lipka, Emmanuelle Ricard, Chap Rodriguez Rosell, Diana Sakalauskaite et Annabelle Simon.
Kids
21 décembre 1995, fin de la guerre en Bosnie, les journalistes affluent à Sarajevo. Au milieu du peuple Bosniaque en liesse, un groupe d’orphelins que la guerre a fait grandir trop vite doit trouver sa place dans un monde qui lui est inconnu. Ces kids, adolescents au début du conflit, rêvent d’ailleurs ; ou tout du moins, ils veulent aider ce couple maudit, Bosko et Admira, le Serbe et la Bosniaque, à vivre leur amour de l’autre coté de la rive. Malgré leur envie d'exister, la joie de ces adolescents est rapidement balayée par l'angoisse d'un avenir incertain. Avec Sarajevo, c’est l’idée d’un melting-pot religieux qui disparaît. Le temps d’une journée où immédiateté et flash back alternent, cette meute d’enfants traverse avec naïveté le dernier grand conflit européen. L’intemporel des guerres fratricides est ici abordé.
« La paix on a du mal avec. » Refka
De Fabrice Melquiot, mise en scène de Adrien Popineau, avec Sarah Brannens, Laurie Gobert, Benoît Hamon, Guillaume Jacquemont, Simon Labarriere, Julien Lecannellier, Jessica Monceau, Éric Pucheu et Juliet Vauconsant.
Sainte Jeanne des Abattoirs
La crise est-elle seulement économique ? Celle qui secoue les abattoirs de Chicago suggère que non : La Grande Dépression traverse les êtres de part en part. Loin de les réduire au seul rang de bêtes ou de jouets d'un destin qui les dépasse, elle accroît au contraire leur désir de morale. Mais moralise-t-on le capitalisme ? Le théâtre n'a rien à nous apprendre, pas de leçon à délivrer. Il assiste, ébahi, au brutal changement d'époque que nous traversons. Mais il offre aussi au spectateur, une heure et demi durant, le spectacle de notre sort de modestes mortels, soumis au joug d'un destin capricieux, qui nous ballotte de Trente Glorieuses en Grandes Dépressions.
Sainte Jeanne des Abattoirs, est l'ultime acte de naissance de notre compagnie, Les Ehontées. Après Michel Vinaver et Christopher Marlowe, voici le dernier volet d'une trilogie centrée sur la condition économique et violente de l'homme moderne, et sur l'exploration du mécanisme théâtral de la distanciation. C'est presque logiquement que s'imposait pour nous la confrontation avec le père du renouveau théâtral, Bertolt Brecht, ici à travers une de ses pièces de jeunesse. On est frappé par le franc-parler avec lequel Brecht s'attaque à un monument de la réflexion critique : les liens entre religion et capitalisme. Prestataire de bonne parole, égérie de l'Armée du salut locale, vendeuse à la volée de foi et d'au-delà, Jeanne Dark fait soudain d'étranges rencontres. Du roi de la finance et de la viande aux anonymes hirsutes des bas-fonds de Chicago, regardons-la ensemble tandis qu'elle se demande : est-ce ainsi que les hommes vivent ?
De Bertolt Brecht, mise en scène de Irène Favier, avec Jessica Berthe, Alexandre Blazy, Christian Geoffroy, Louis Niermans, Pauline Maharaux,Elisa Orial, Clara Schmidt, Boris Sztulman et Marie-Line Vergnaux.
Femme de chambre
C'est l'histoire ou plutôt l'errance d'une femme, Lynn, infiniment seule, perdue dans l'immensité de la ville, à la recherche de l'être humain. Son existence est banale. Elle trouve une place de femme de chambre à l’Eden, elle se passionne pour le ménage et fait de la propreté son salut. Sa vie est minutieusement réglée : elle appelle sa mère tous les jeudis, voit son thérapeute chaque vendredi et le lundi retrouve Heinz, son ancien compagnon et patron de l’hôtel. Lynn, toujours au bord de la dérive, se débat pourtant fermement avec l’existence et cherche perpétuellement « à trouver quelque chose ». Obsédée par les autres qu'elle ne connaît pas, elle tente par des moyens surprenants, incongrus, d'écouter un peu leurs vies. Les expériences de Lynn, petits fragments de l'existence de cette héroïne anonyme, l'embarquent à la recherche de son identité et du sens. Sens de la vie, ceux du corps, sens de notre monde moderne qui souvent isole, égare, enferme les êtres fragiles. Combien y a t'il de Lynn invisibles aujourd'hui dans nos villes ?
D’après Markus Orths, mise en scène de Sarah Capony, avec Sarah Capony, Erwan Daouphars, Coco Felgeirolles, Flore Grimaud, Pauline Moulène et Gaétan Vassart.
Quand la viande parle
Tout au long de notre vie, les frustrations, les déceptions, les révoltes, les pulsions, les passions s’accumulent et s’entassent sans que nous puissions les manifester. Mais si le corps prend le pouvoir, nous assistons alors à un feu d’artifice, à une explosion de la chair, de l’instinct et de la langue. Quand l‘instinct crie plus fort que la raison. Face aux nombreuses injustices et persécutions, nous sommes seuls à la recherche d’une échappatoire pour ne pas passer à l’acte. Mais que se passe-t-il si le corps domine la raison ? Du fantasme à la réalité, il n’y a souvent qu’un pas dans ce cirque qu’est la vie. Nous allons côtoyer des personnages survoltés, qui ne se retiennent que rarement dans leurs comportements explosifs. Toutes ces choses dites mais que l’on tait habituellement s’expriment alors par la violence, l’humour et le décalage. Les images gravées dans nos inconscients depuis notre enfance engendrent des réactions incompréhensibles, inattendues, viscérales qui nous en apprennent autant sur les autres que sur nous-mêmes. Il nous faut choisir : exprimer l’inconnu de notre instinct ou cesser de se faire entendre aux dépens de nos convictions.
Quand la viande parle est un hommage à la condition d’être humain, à la difficulté de se maîtriser. On y voit un échantillon des dysfonctionnements inhérents à l’homme et à notre société : lâcheté, solitude, relations passionnelles, dépendances aux autres, aux choses, au pouvoir… Il s’agit également d’une critique sanglante de notre société, celle du consumérisme, celle des rapports de domination entre les hommes et les femmes.
De Bruno Allain, mise en scène de Guillaume Tarbouriech, avec Clément Bernot, Myriam Barreau, Alice Faure, Valentin Johner, Celia Rosich, Jonathan Salmon et Benjamin Tholozan.
30, rue du Chevaleret 75013 Paris