Pour Milly, qui rêve de voyages, de villa-piscine et savoure avec son mari Frank le calme de leur vie, le danger se situe à l'extérieur... à moins que la menace ne vienne de la jeunesse de leur fille au pair, une hollandaise, qui serait jolie si elle ne portait pas ces jupes affreuses fendues sur le côté ?
A travers cette pièce de l'auteur anglais Martin Crimp, Anne-Marie Lazarini donne à entendre l'écriture drôle et mordante d'un théâtre d'aujourd'hui, qui pique avec ironie la belle assurance et la veule hypocrisie d'une Société du bien-être... so british, vraiment ?
« A ne pas rater : la magie de Crimp, superbement mise en scène par Anne-Marie Lazarini, qui choisit ses pièces comme on choisit ses bijoux. » Jack Dion, Marianne
« Britannique, l'auteur distille subtilement l'influence de ses grands aînés : Ionesco, Pinter, Beckett ; quand la synthèse se révèle aussi aboutie, l'écriture si dense, les personnages si forts, le théâtre retrouve sa pleine signification. » Danielle Bouvier, Au théâtre hier soir
« Peu à peu, un climat délétère s’instaure. Le rire fait place à l’effroi. D’autant plus qu’évitant soigneusement les effets de redondance avec le texte, la mise en scène d’Anne-Marie Lazarini se révèle d’une efficacité redoutable. Toute en touches fines, presque imperceptibles, maîtresse dans l’art de la suggestion, elle laisse chacun libre de son regard, de ses pensées. Toujours en retenue, en totale concordance avec le jeu des acteurs. » Didier Méreuze, La Croix, 3 décembre 2017
« Anne-Marie Lazarini orchestre avec finesse ce texte comme une partition. » Jean Chollet, WebThéâtre
« Lectrice passionnée des écritures contemporaines, elle est ici accompagnée d'excellents interprètes. » Manuel Piolat Soleymat, La Terrasse
« La magie du spectacle d’Anne-Marie Lazarini, dans le très beau et malicieux décor signé Dominique Bourde et François Cabanat, est de suggérer avec finesse – quasi tendresse, légèreté toujours – les monstres tapis en chacun de nous. » Fabienne Pascaud, Télérama
« Comment le refus de voir et d'entendre et de comprendre tord, distord et ronge et rend fou. Pas une folie spectaculaire, non. Une folie très british, très distinguée. (...) Tous trois, mis en scène par Anne-Marie Lazarini, sont d'une justesse exemplaire. (...) Une petite pièce anglaise qui date de 1985, très courte (...) et qui n'a l'air de rien... » Jean-Luc Porquet, Le Canard enchaîné, 27 décembre 2017
« C'est ainsi qu'un pamphlet certes excellent mais assez léger dans sa structure devient, par la grâce de ses fabricants, texte et adaptation scénique réunis, un petit chef-d'oeuvre. Y prennent également leur part Jacques Bondoux (le mari) et une excellente jeune actrice, Heidi-Eva Clavier, dans un rôle qui ajoute à l'étrangeté d'une pièce curieusement très bavarde, mais dont l'intérèt ne repose que sur l'inanité. » Philippe Tesson, Figaro Magazine
« Anne-Marie Lazarini réussit là à créer le malaise sans creuser les gouffres. Méfions-nous de nous-mêmes, attention à nos zones d’ombre. » Annie Chénieux, JDD
Probablement les Bahamas, le titre de la pièce de Martin Crimp fait rêver : palmiers, exotisme, sable fin... séduisante illusion qui deviendra vite la toile de fond en trompe l’oeil d’une réalité bien moins lisse.
Milly et Frank, retraités placides, installés bien au chaud dans leur cottage douillet, ne doutent pas de prouver à leur invité, à la faveur d'un bavardage insignifiant, combien leur vie est riche et combien ils en sont heureux.
Illusion, là encore, que sonde Martin Crimp en composant une variation incisive et souvent comique de la « pièce de conversation », jouant avec une certaine ironie d'un florilège de lieux communs...
... jusqu'à ce que ces voix banales tour à tour distillent un venin qui fera craquer la fine couche de glace qu’elles essayaient de préserver en vain. Entre les interstices va alors se dessiner un racisme ordinaire, surgir une violence contenue… mettant à jour le caché et l’obscur qui se dissimulaient dans la platitude des mots.
Le spectateur, au même titre que l’invité muet qui lui fait face, est peu à peu pris au piège. Le langage devient, entre les mains de Martin Crimp, une arme offensive, sujet de la pièce et moteur de l’action, principal protagoniste d’un théâtre de voix. Son univers porte en lui l’héritage de la comédie de la menace chère à Harold Pinter, mêlant satire sociale, violence, dérision et humour, à la surface d’un quotidien pétri de banalité… terreau d’un théâtre transgressif, drôle et dérangeant.
Comme à Godot, il ne reste plus à Milly et Frank qu’une conversation sans relief pour se donner consistance, se persuader de leur existence. Et supporter ce qu'ils ont engendré.
Anne-Marie Lazarini
une réalité qui n'arrive jamais, un dédain et un enchantement pour ses proches , meme à ne pas voir ( vouloir) la descente aux enfers de son enfant… la salle était pétrifiée, abasourdie, vraiment bien joué !
Parler, parler, occuper le vide pour ne pas laisser place à la vérité qui fait mal On ressort glacé par la réalité de ce texte formidable extrêmement bien joué Bravo!
Du début jusqu'à la fin, Martin Crimp nous fait entendre sa petite musique si particulière. Les mots sont posés dessus et les comédiens s'en emparent en première Catherine Salviat suivie de ses partenaires qui évoluent dans un décor inattendu pour donner vie à ce texte "Probablement les Bahamas". A voir et lire aussi.
C'est un théâtre corrosif et mordant superbement orchestré et interprété .Martin CRIMP est à voir ou découvrir et comble le spectateur .Bravo!
Pour 5 Notes
une réalité qui n'arrive jamais, un dédain et un enchantement pour ses proches , meme à ne pas voir ( vouloir) la descente aux enfers de son enfant… la salle était pétrifiée, abasourdie, vraiment bien joué !
Parler, parler, occuper le vide pour ne pas laisser place à la vérité qui fait mal On ressort glacé par la réalité de ce texte formidable extrêmement bien joué Bravo!
Du début jusqu'à la fin, Martin Crimp nous fait entendre sa petite musique si particulière. Les mots sont posés dessus et les comédiens s'en emparent en première Catherine Salviat suivie de ses partenaires qui évoluent dans un décor inattendu pour donner vie à ce texte "Probablement les Bahamas". A voir et lire aussi.
C'est un théâtre corrosif et mordant superbement orchestré et interprété .Martin CRIMP est à voir ou découvrir et comble le spectateur .Bravo!
La critique est unanime, et moi de même!
45 rue Richard Lenoir 75011 Paris