Push Up

Le plateau de théâtre est un endroit d’étude de l’humain.
Push Up nous donne à voir des êtres humains réagissant aux demandes implicites de leur société – la nôtre en l’occurrence. Ils réagissent avec violence et déraison. Forts des acquis du monde du travail, des réflexes de la société libérale, ils se défendent contre ce qu'ils ressentent comme des agressions. Et la meilleure défense, c'est l'attaque.
  • Le plateau de théâtre est un endroit d’étude de l’humain.

Il est une décharge où sont vidés les déchets des entreprises. Papiers, ordinateurs, machines à café recouvrent cet espace, que l'Homme a rendu ingrat à l'Homme. De ce tas de détritus émerge seulement un bureau.

Il devient aussi plateau de cinéma ou de télévision. Lieu d'images et de sons, où jouent caméras, micros, projecteurs, écrans.

L'humain y observe l'humain. Encerclé par les caméras, l’homme ne connaît plus l'intimité et ne se confie plus qu'à travers la vidéo ; ses confessions n’existent que devant caméras et écrans. Le plateau devient, grâce à la vidéo, un espace temps indéfini, où les rôles se perdent et se retrouvent. S’y côtoient rêve et réalité, cauchemar et banalité.

Mais le plateau est avant tout lieu de conflits contre l'autre et un combat contre soi-même. Tous savent que leur combat est regardé, qu'ils seront jugés et condamnés.

La langue de Shimmelpfennig est maniée telle une arme. Cinglante, rapide, nerveuse. Aux aguets, prêts à dégainer, les acteurs-rôles savent qu'ils doivent s’imposer sans s’exposer, se contrôler. Mais ils n'y arrivent évidemment pas.

  • La nouvelle hiérarchie des valeurs est dominée par la productivité et la performance.

Depuis sa création en 2002, les spectacles de la compagnie estrarre traitent des rapports entre l'individu et la société travaillant sur des codes originaux et une esthétique non conformiste, au travers aussi bien des textes classiques que contemporains.

Push Up nous donne à voir des êtres humains réagissant aux demandes implicites de leur société – la nôtre en l’occurrence. Ils réagissent avec violence et déraison. Forts des acquis du monde du travail, des réflexes de la société libérale, ils se défendent contre ce qu'ils ressentent comme des agressions. Et la meilleure défense, c'est l'attaque.

Ils ont appris à être performants, les plus performants. Ils ont appris que leurs cerveaux sont devenus des ordinateurs. Ils ont appris que l'homme n’est que son cerveau, aux dépens de ses émotions, de ses pulsions. « Ils ont appris », ou plus précisément « nous avons appris », vous m'aviez vu venir.

Face à un tel système de pensée, l'individu devenu l'ordinateur le plus performant de la meute, s’apparente à une sorte d'entreprise à l’image de toute entreprise du monde libéral. Les « entreprises de soi » entrent en concurrence directe les unes avec les autres. Les rapports humains en sont totalement remodelés.

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Informations pratiques

L'étoile du nord

16, rue Georgette Agutte 75018 Paris

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L'étoile du nord
16, rue Georgette Agutte 75018 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 22 février 2014

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