« Regarde les autres : tous ils sont partis, tous ils se font du pognon ailleurs, autrement. C’est pour cela qu’on ne rêve à rien, moricaud : ce n’est ni ta faute, ni la mienne, on est mal nés et c’est tout. » Quai Ouest
Homme d’affaires ruiné, Maurice Koch se rend en Jaguar, avec sa secrétaire, sur les quais d’une ville portuaire pour se donner la mort… Mais dans un hangar voisin, qu’il lui faut traverser, vit une famille d’immigrés : père à demi détruit par la guerre, mère vampirique, venue d’un pays lointain qu’elle évoque avec nostalgie, et leurs enfants : Charles, qui n’a qu’un rêve, traverser le fleuve et trouver un emploi, et puis Claire, la plus jeune, que son frère n’hésite pas à marchander… Comme déposés là aussi, Fak, petit dragon de 22 ans qui saute de combine en combine, et un homme sans paroles, Abad, le Noir, immobile et inquiétant…
Heurt de deux mondes : « De l’autre côté là-bas, c’est le haut, ici, c’est le bas, le plus haut qu’on montera, de toute façon, on ne sera jamais que le haut du bas. » Tous sont devant un mur d’obscurité, et la présence de Koch relance la dynamique des transactions : droit de vivre, droit de mourir, dans le hangar tout se monnaie : « Ce sont des scènes d’échange et de trafic ; il n’y a pas de tendresse dans le commerce. »
Question de survie. Colonialisme, violence sociale, exclusion, immigration, arrogance de l’argent : Koltès crée le choc révélateur du « ballottement de l’homme par l’Histoire ». Philippe Baronnet a présenté au Théâtre de la Tempête Bobby Fischer vit à Pasadena de Lars Noren en 2013 et Maladie de la jeunesse de Ferdinand Bruckner en 2016.
Par la Compagnie Les Échappés vifs. Distribution en alternance.
Echanger, manigancer, bluffer, faire chanter : le deal, sujet majeur de Koltès, est une matière inépuisable pour mettre en jeu les acteurs, incarner des situations ambiguës et raconter la violence du monde. Au centre de toute relation humaine, le commerce : ici, on vend sa sœur contre les clés d’une voiture... Alors, avec l’épaisseur des personnages, le mystère du lieu et la présence d’une arme, on croit plonger immédiatement dans un drame. Et puis on réalise qu’on fait fausse route : la pièce Quai ouest n’est ni complètement tragique, ni tout à fait sérieuse ; elle donne à voir un désespoir radical qui, pour l’auteur, n’est pas incompatible avec une certaine forme d’humour !
Dans ce hangar apparemment déserté et à l’écart du monde, Koltès confronte des gens qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Le choc est brutal certes, la misère palpable, les personnages irréconciliables, mais leurs échanges nocturnes sont aussi inquiétants qu’incongrus, parfois aussi drôles que tragiques. Jouant avec l’urgence et le détour, l’étrange et le familier, le grotesque et le sublime, la pièce chemine et trouve une force peu commune dans cette indétermination. Il en va de même pour les personnages : cachant en permanence leurs véritables motivations, ils n’ont jamais l’air de penser ce qu’ils disent ni d’agir pour ce qu’ils désirent vraiment.
Absolument inclassable, construite sur une intrigue très sophistiquée, Quai ouest est une pièce expérimentale, qui navigue librement d’un genre à l’autre. Shakespeare, Conrad ou encore Jarmusch : Koltès joue de nombreuses références, souvent cinématographiques, mais toujours au service d’une langue singulière, éminemment théâtrale, qui déploie une poésie et une rhétorique insensées et qui, trente ans plus tard, résonne encore de manière inouïe.
Philippe Baronnet
« Pour ma part, j’ai seulement envie de raconter bien, un jour, avec les mots les plus simples, la chose la plus importante que je connaisse et qui soit racontable, un désir, une émotion, un lieu, de la lumière et des bruits, n’importe quoi qui soit un bout de notre monde et qui appartienne à tous. » B.-M. Koltès
La mise en scène est réussie. Les acteurs sont excellents. La première partie est époustouflante. La 2e dérangeante ; la scène entre Fak et Claire m'a vraiment mise très mal à l'aise. Mais n'était-ce pas là la but ? Pour tous les amoureux de Koltes et ceux qui ne le connaissent pas, A VOIR. Sa langue éclate !
Magnifique pièce, âpre, sur la noirceur de l'âme humaine rongée par le commerce et l'appât du gain. Malgré quelques longueurs, on ne s'ennuie pas un instant dans le dédale de ce texte prémonitoire qui montre la condition des migrants déracinés, la flétrissure des humains cause par l'argent-roi. Sont évoquées parfois avec poésie, souvent avec une froideur clinique la mort, le sexe, l'inceste, l'exil, la vieillesse, la sorcellerie, la cupidité, la déréliction des peripheries. Les 8 comédiens sont tous excellents dans leur role et donne une épaisseur humaine extraordinaire à ces 3heures pleines de bruit et de fureur. La mise en scène est puissante et parfaitement accordée au texte. C'est un grand moment de th'éâtre contemporain. Allez-y !
Une mise en scène en clair obscur toujours surprenante et des acteurs qui savent exprimer dans toutes ses nuances la magnifique langue de Koltès. Un travail remarquable !!! Laissez-vous embarquer !!!
Inquiétant...intétessant....à voir....j'ai apprécié surtout la première partie
Pour 7 Notes
La mise en scène est réussie. Les acteurs sont excellents. La première partie est époustouflante. La 2e dérangeante ; la scène entre Fak et Claire m'a vraiment mise très mal à l'aise. Mais n'était-ce pas là la but ? Pour tous les amoureux de Koltes et ceux qui ne le connaissent pas, A VOIR. Sa langue éclate !
Magnifique pièce, âpre, sur la noirceur de l'âme humaine rongée par le commerce et l'appât du gain. Malgré quelques longueurs, on ne s'ennuie pas un instant dans le dédale de ce texte prémonitoire qui montre la condition des migrants déracinés, la flétrissure des humains cause par l'argent-roi. Sont évoquées parfois avec poésie, souvent avec une froideur clinique la mort, le sexe, l'inceste, l'exil, la vieillesse, la sorcellerie, la cupidité, la déréliction des peripheries. Les 8 comédiens sont tous excellents dans leur role et donne une épaisseur humaine extraordinaire à ces 3heures pleines de bruit et de fureur. La mise en scène est puissante et parfaitement accordée au texte. C'est un grand moment de th'éâtre contemporain. Allez-y !
Une mise en scène en clair obscur toujours surprenante et des acteurs qui savent exprimer dans toutes ses nuances la magnifique langue de Koltès. Un travail remarquable !!! Laissez-vous embarquer !!!
Inquiétant...intétessant....à voir....j'ai apprécié surtout la première partie
je suis resté perplexe devant ce spectacle....sans renier son montage assez réussi jouant bcp avec les ombres et de l'imbrication d'une succession de scènes parfois surprenantes à la limite de l'absurde.Peut être un peu trop long (+ de 3h). A voir et apprécier
Nous n'avons pas vu le temps passer... N'ayez pas peur de la durée de la pièce, on s'ennuie quelquefois au bout de 10 minutes en allant voir une pièce d'une heure. Lorsque la qualité des acteurs, la mise en scène, l'histoire, l'intelligence et la sensibilité nous touchent, le temps n'est jamais assez long. Applaudissements et bravos bien mérités pour les comédiens excellents ! Bravo à tous et bonne continuation
Assemblage de scènes différentes et difficiles, mise en œuvre déroutante, entre la comédie et le drame mais assez artificielle, très long trop long.
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.