À partir de 6 ans.
La Belle a quitté la maison de son père car une voix inconnue, celle de la Bête, lui a fait porter des messages qui ont une force irrésistible. Ignorante du danger, elle a couru la rejoindre. Mais la Bête, malgré les prières de la Belle, refuse de se montrer, elle est trop laide. Elle accorde à la Belle une hospitalité sans limites mais lui demande de ne jamais la regarder de face. Blessée par des chasseurs, la Bête est soignée par la Belle. Elle se livre peu à peu et accepte de se montrer à travers une série de métamorphoses, renforçant ainsi le lien qui les unit. Mais la Belle apprend que son père est au plus mal, et quitte la Bête. Celle-ci, se croyant abandonnée, s’apprête alors à mourir… La Belle reviendra-t-elle à temps ? Par son amour, mettra-t-elle fin au sortilège dont est victime la Bête ?
Dans ce spectacle, joué et chanté, Claude Buchvald explore des territoires d’enfance où se mêlent jeux et fantaisie et nous donne en partage le goût du merveilleux.
La Belle a quitté la maison de son père où elle vivait en apparence comblée, car une voix inconnue, celle de la Bête, lui a fait porter par le vent des messages qui ont pour elle une force irrésistible. Ignorante du danger, elle a couru la rejoindre dans son palais. Mais la Bête, malgré les prières de la Belle, refuse de se montrer, le spectacle de sa laideur ne pouvant être supporté. Elle accorde à la Belle une hospitalité sans limites, et quelques entretiens quotidiens, en lui imposant un interdit : ne jamais tenter de regarder sa face. Blessée par des chasseurs, elle est soignée par la Belle, qui lui prouve ainsi son attachement. Elle se livre peu à peu et accepte de lui apparaître épisodiquement, non sous sa forme actuelle, mais à travers une série de métamorphoses, renforçant ainsi le lien qui les unit. Mais à la nouvelle que son père est au plus mal, la Belle quitte la Bête. Celle-ci, se croyant définitivement abandonnée, s’apprête à mourir. La Belle revient à temps et, par la constance de son amour, met fin au sortilège dont était victime la Bête qui redevient le Prince qu’elle était. Au terme d’un long chemin, elle et lui se sont trouvés, et l’amour les réunit.
Ce projet d’écriture pour la scène s’inspire très librement du conte de la Belle et la Bête. On ne saurait parler d’une adaptation, pas même de la version princeps de Madame Leprince de Beaumont, sur laquelle s’est appuyé Cocteau. On trouvera plutôt ici une simple variation sur un thème venu du fond des âges, auquel on tentera de conférer des significations inédites, en l’essentialisant autour de la figure de la rencontre amoureuse.
Nous développerons, étape après étape, le patient processus de révélation par lequel s’accomplit la découverte de soi à travers celle de l’un par l’autre. Cheminement initiatique, émouvante épiphanie qui, d’un bout à l’autre, mettront face à face, en un huis clos, deux protagonistes : la Belle et la Bête.
La langue se veut familière tout en s’éloignant du quotidien, cherchant à retrouver un français cristallin, dans la tradition de Perrault, ne refusant pas toujours un lyrisme discret, du moins dans les parties chantées. L’architecture dramatique se fonde sur une alternance de monologues et de dialogues, articulés entre eux par des intermèdes musicaux.
Quelle est la nature de ce manque qui pousse la Belle vers la Bête, et qui en fait une force irrésistible, plus puissante que tous les biens terrestres ? Quel est son nom ? Si elle ne peut apporter toute la réponse, la Bête en détient au moins la moitié. Peu à peu, elle livre ses secrets, dit ses errances à travers les siècles depuis la première malédiction.
La Bête est le destin caché du monde ; sa dimension nocturne, sa part occulte, plus encore que maudite ; c’est cet autre inquiétant qui nous appelle, de dedans, de dehors, de partout. A travers ses métamorphoses, elle incarne les figures successives de l’amour, depuis les attirances les plus primitives, animales, et les appels obscurs du désir, jusqu’à la transfiguration qui révèle l’un à l’autre deux êtres que tout éloigne. C’est cette histoire que nous voulons raconter.
Il y a dans cet « il était une fois », des territoires immenses, des trésors à déterrer, avec des violences inouïes qui surprennent là où on ne les attend pas, et qui éveillent des secrets endormis.
Personne n’ignore à quel point les contes, dans toute leur splendeur et leur cruauté, aident les enfants passer le guet, à s’aventurer dans la forêt profonde, à vaincre leurs peurs, à exercer leur propre violence… et sans doute à grandir.
Alors me mettant à l’oeuvre c’est à tous que je m’adresse : aux enfants, aux parents, aux grands-parents, à tous ceux qui voudraient retrouver cette intensité de vie éprouvée dans nos jeunes années.
Claude Merlin
1, place de Bernard Palissy 92100 Boulogne Billancourt