L'histoire de trois filles qui ont répondu à une annonce et qui ont gagné, croient-elles, un poste d'animatrice à la télé. En arrivant au studio, chacune venait d'une région, d'un village, d'un milieu différent, elles étaient normales ces filles... En arrivant... Mais c'est un casting, il ne doit en rester qu'une.
Pourquoi sont-elles là ? Telle est la question. En tout cas, elles y sont maintenant dans cette espèce de studio d'enregistrement. Elles y sont tombées en plein dedans, dans ce traquenard, tendu par cette voix, qui les dirige, les manipule et les pousse dans leurs retranchements. Cette voix, c'est JB, cool, drôle, brillant, cupide, sans états d'âme. Et il cherche JB, il fouille, il gratte, il provoque et il réussit finalement à les faire tomber les masques, à les faire éclater au grand jour les vérités. Il nous les montre à nu ces cœurs.
Parce qu'aujourd'hui, c'est ça qui l'intéresse la télé. C'est plus le spectaculaire, l'inédit, le record, non, ce qui est caché au plus profond, enfoui : les sentiments, les peurs, les rêves des cœurs innocents. La jeunesse d'aujourd'hui. Alors, la télé ? Violeuse d'âme ou découvreuse de talent ? Ont-elles gagné ou perdu, ces filles, leur place ?
Que le public perde la sensation de « je suis au théâtre », qu'il se sente comme devant une fenêtre ouverte, qu'il se sente voyeur, témoin impuissant. Que les actrices ne laissent aucun espace entre elles et leur personnage, aucune frontière, qu'elles ressentent le temps de la pièce, les émotions qui les traversent, qu'elles soient tout simplement... qu'elles vivent. Pour partager.
Pierre-Olivier Mornas
Lutz Hübner a écrit une pièce où il dénonce une télévision allemande manipulatrice, vulgaire, bas de gamme, qui vise le pire de l'âme humaine. Nous avons transposé l'action en France car ce qu'il décrit dans son pays nous semble étrangement familier. On croirait voir certaines émissions de nos chaînes...
Stephan Meldegg et Pierre-Olivier Mornas,
les adaptateurs
5, rue La Bruyère 75009 Paris