Traduction de Dorothée Zumstein
« Je suis déterminé à jouer les méchants », voilà la profession de foi de Richard. Dès le début de la pièce, il nous prend à témoin, nous force à la confidence. Il ne nous lâchera pas… Comment suivre celui qui avance vers son enfer, son gouffre ? Richard III conclut la guerre des Deux Roses opposant les Lancastre aux York. Au cœur de ce clan en pleine putréfaction, Richard précipite la fin d’un monde, d’une dynastie arrivée au terme de sa décadence. C’est la mort d’une société toutE entière racontée dans l’espace en ruines d’un appartement royal.
Laurent Fréchuret confie le rôle-titre à Dominique Pinon, qui trace jusqu’au vertige l’un des plus beaux portraits du mal. Faisant de cette partition inépuisable un matériau brûlant, la nouvelle traduction de Dorothée Zumstein éclaire ce poème dangereux. La pièce ouvre un dialogue avec les spectateurs, autant de sujets, de voyeurs, d’initiés, de victimes ? De complices ?
RICHARD : « Je suis déterminé à jouer les méchants.
Et à vomir les plaisirs futiles de ce temps.
J’ai intrigué, j’ai nourri des projets hasardeux,
Usant de prophéties, de calomnies, de rêves
Afin de susciter une haine mortelle
Entre mon frère Clarence et le roi – et les dresser l’un contre l’autre.
Et si Edward est aussi sincère et droit
Que je suis retors, faux et perfide,
Aujourd’hui même, Clarence sera sous les verrous. »
Richard III, traduction Dorothée Zumstein, 2012
Place Jacques Brel 78505 Sartrouville