Deux grandes pages de Bartók et Dvořák autour du thème l’exil et la présence de l’immense Martha Argerich.
L’Orchestre Philharmonique de Rotterdam est depuis plus de dix ans un invité régulier du Théâtre. Nous l’avions découvert avec Yannick Nézet-Séguin, alors son directeur musical, puis retrouvé avec Lahav Shani qui lui avait succédé.
Les voici de retour avec ce dernier pour une soirée qui s’annonce « mémorable » puisqu’ils seront accompagnés de l’immense Martha Argerich, véritable légende vivante du piano. Elle donnera le troisième et ultime concerto pour piano de Bartók, écrit en 1945 lors de son exil américain. Page crépusculaire des derniers mois du compositeur (les 14 dernières mesures – sur 1200 – furent achevées par l’un de ses élèves sur ses instructions) impose une poésie et un climat intériorisé que Martha Argerich a magnifiquement défendu en concert comme au disque. Page cataloguée par certains « d’outre-tombe », elle reste néanmoins, par son caractère poétique, une œuvre jalon du répertoire concertant du XXe siècle. En complément de programme, une autre grande œuvre de l’exil, la symphonie « Du Nouveau monde » de Dvořák, dont les thèmes mélodieux et contrastés et une orchestration d’une grande variété ont fait la force et la popularité.
15, avenue Montaigne 75008 Paris