Présentation
Préambule
Note d'intention
Le Groupov
Il y est question du génocide rwandais, celui dont on croyait tout savoir, et dont on découvre, grâce au travail du collectif Groupov, l’ampleur et les origines. Il puise dans le réel, dévoile l’indicible, scrute l’horreur de près tout en ne reniant jamais l’artistique. Sur le plateau, tout concourt au témoignage et au théâtre : vidéos, chants, récits, fictions, musique. Un spectacle salutaire, d’une force rarement atteinte dont on ressort abasourdi, convaincu de ce que le théâtre avait un devoir à accomplir et qu’il l’a accompli, avec honneur.
Le 6 avril 1994, d’un tir de roquettes, l’avion du Président rwandais Juvénal Habyarimana est abattu au-dessus de la capitale Kigali. Dans les minutes qui suivent le crash, les premiers coups de feu retentissent, les barrages se mettent en place, les exécutions commencent. Le troisième génocide du siècle vient de débuter. Pendant trois mois, les Tutsi du Rwanda seront systématiquement massacrés, de nombreux Hutu du Sud et des opposants seront également assassinés. Les estimations des organismes ayant réellement enquêté sur le terrain donnent 800.000 à plus d’un million de victimes - ceci, au vu et au su du monde entier. L’Occident ne s’émut que lors de l’exode des populations hutu et de l’intervention très controversée de la France.
D’abord, il y eut la révolte. Le hurlement devant l’horreur, puis le soulèvement de tout l’être devant l’indifférence générale. Vinrent ensuite la colère, parfois la rage, devant les mensonges, la désinformation savamment orchestrée, l’acharnement contre les victimes et leurs amis. Enfin l’écœurement, la nausée, à la découverte chaque jour plus patente que du génocide à la protection des assassins, du boycott économique des damnés de la terre au dénigrement médiatique de tous leurs efforts, n’était à l’œuvre nul aveuglement occidental mais la même politique clairement définie depuis des décennies, impitoyable mais parfaitement sûre d’elle-même.
Cette révolte ne s’épuise pas. Mais la révolte ne suffit pas, l’exposé des faits et leur analyse non plus. Le million d’enfants, de femmes et d’hommes, torturés, violés, massacrés, puis insultés, niés, effacés exige de nous un effort plus grand. L’art du théâtre également, puisque aussi bien, en notre état nous n’avons guère d’autres ressources que la scène. Ce spectacle, en préparation depuis près de quatre ans, a vu le jour au printemps 2000 au Théâtre de la Place à Liège.
Le Groupov est un collectif, créé en 1980 à l'initiative de Jacques Delcuvellerie, qui regroupe à l'origine des étudiants du Conservatoire de Liège répétant en dehors de l'école (le groupe off). Se jouant des frontières artistiques, le collectif se livre à des expérimentations fulgurantes. Après quelques années de travaux confidentiels, il se lance dans la présentation publique. Dans les années 90, il présente un travail autour de la question de la vérité. Ce triptyque interrogera la souffrance humaine à travers la religion (L'annonce faite à Marie de Paul Claudel, en 1990), le Sexe (Trash : a lonely prayer, en 1991) et la politique (la Mère De Bertold Brecht, en 1995).
Le projet sur le génocide au Rwanda s'inscrit évidemment dans la continuité de cette démarche. Il en est, en quelque sorte, le quatrième volet. Une telle concentration de violence interroge, de manière virulente, le sens de la souffrance. Dans le prolongement du travail sur La Mère de Bertold Brecht, ils engagent un effort déterminé qui tente de dépasser le constat et la déploration. C'est là une prise de risque dont ils n'ont cessé, ces quatre années, de mesurer les dangers. Mais quand il est saisi par des questions de cette nature (guerres, génocides, géostratégie), le théâtre peut-il se dérober à l'invitation de Godard (citant Brecht), selon laquelle on ne put se contenter de " montrer des choses vraies " , mais tendre à découvrir " comment sont vraiment les choses ? "
Parallèlement à ces créations mêlant musique, arts plastiques, théâtre ou philosophie, le Groupov expérimente des pratiques pédagogiques nouvelles au sein du conservatoire de Liège.
c'est une piece splendide, de verite, d'emotion... les 6 heures passent tres vite, trop vite. le mise en scene et parfaite, la musique interveint au moment attendu, c'est un melange exceptionnel. c'est l'explication attendue sur un tel sujet. Bravo a tous ceux ont participe a cette oeuvre et en particulier a ceux qui ont temoigne.
c'est une piece splendide, de verite, d'emotion... les 6 heures passent tres vite, trop vite. le mise en scene et parfaite, la musique interveint au moment attendu, c'est un melange exceptionnel. c'est l'explication attendue sur un tel sujet. Bravo a tous ceux ont participe a cette oeuvre et en particulier a ceux qui ont temoigne.
211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris