Appelons ça des enclaves : la fac de Vincennes hier, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes aujourd’hui, mais aussi le Rojava, la clinique de La Borde, et puis telle « Cabane du peuple », près d’un rond-point... Dans ces poches d’air, l’avenir s’invente, à tâtons et sans garde-fous, jusqu’à ce que le pouvoir s’émeuve de leur inquiétante persistance. C’est alors qu’il procède au saccage.
Appelons ça des enclaves : la fac de Vincennes hier, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes aujourd’hui, mais aussi le Rojava, la clinique de La Borde, et puis telle « Cabane du peuple », près d’un rond-point... Dans ces poches d’air, l’avenir s’invente, à tâtons et sans garde-fous, jusqu’à ce que le pouvoir s’émeuve de leur inquiétante persistance. C’est alors qu’il procède au saccage. À coups de pelleteuses, de policiers et de blindés, il entreprend d’éradiquer ce qui n’osait qu’une chose : l’expérimentation d’une alternative.
Le spectacle explore ces enclaves qui ont en commun de déclarer la pluralité des mondes possibles : on y vit plus intensément qu’ailleurs, on s’y engueule beaucoup aussi – ces zones ne sont pas des utopies qui n’auraient que leur pureté à offrir à l’adversité qui les menace et qui, souvent, semble triompher d’elles. Mais peut-être ces aventures ne meurent-elles pas quand on croit les voir disparaître : elles passent, de mains en mains, de collectif en collectif, et se réinventent constamment, en dépit de la politique du saccage qui leur est opposée. Ce n’est pas seulement une leçon de persistance : c’est une promesse pour l’avenir.
7 rue Véron 75018 Paris