Sade, ou le théâtre des fous

“Ce n’est point ma façon de penser qui a fait mon malheur, c’est celle des autres.” Sade

“Sade est trop souvent caricaturé, ses pensées galvaudées. Il est comme une ombre qui fait tâche dans le Siècle des Lumières, à la fois par son désir de connaissances universelles et du rêve d’organiser un monde nouveau mais aussi par sa recherche effrénée du plaisir, sa volonté de démasquer les hypocrisies, sa connaissance de la nature secrète de l’homme et des mécanismes qui sont à l’œuvre dans son inconscient. Sade dérange…Il gêne par sa position d’aristocrate non vertueux et anti-religieux (…)

Notre recherche chorégraphique porte ici sur cet inconscient lié au corps et à ses instincts, mouvements libres et irréfléchis par opposition aux règles et aux valeurs de la société traduites dans une gestuelle classique, raffinée et parfois torturée. Les huit personnages de cette pièce, tour à tour victimes et bourreaux, sont ancrés dans l’obscurité du monde sadien. Philosophie pessimiste d’une société corrompue, elle martyrise la chair autant qu’elle la décrit avec volupté. Au-delà du récit historique, la création traite de l’enfermement…”

Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault.

Dans ce “théâtre du corps”, l’esprit révolutionnaire de Sade inspire les artistes et l’on retrouve leur désir de questionner le corps, sa place dans la société, au plus profond de la nature humaine.