Drame lyrique (1905) en un acte, en langue allemande.
Salomé [Je veux qu'on m'apporte] présentement dans un bassin d'argent...
Hérode Dans un bassin d'argent ? [ ... ]
Qu'est-ce-que vous voulez qu'on vous apporte dans un bassin d'argent ? Dites-moi. Quoique que cela puisse être on vous le donnera. Mes trésors vous appartiennent. Qu'est-ce que c'est, Salomé ?
Salomé La tête de Ioakanaan.
Oscar Wilde, Salomé
Salomé, qui représente avec Elektra la partie « noire » des oeuvres de Richard Strauss, fut le premier triomphe du compositeur. Un triomphe mitigé de scandale en raison de la réputation sulfureuse d'Oscar Wilde, dandy extravagant, qui sera condamné à deux ans de travaux forcés en raison de sa liaison (inadmissible pour la société victorienne de l'époque) avec le jeune Lord Alfred Douglas. Oscar Wilde écrivit la même année, en 1891, son seul roman, Le Portrait de Dorian Gray, et sa pièce Salomé, rédigée directement en français. Richard Strauss la découvre dans une traduction allemande en 1901. Il va mener pratiquement de front deux versions, musicalement différentes, l'une en allemand sur un livret de Hedwig Lachmann, l'autre en français.
La composition, commencée au cours du dernier trimestre de 1904 d'après la pièce éponyme d'Oscar Wilde, est terminée pendant l'été 1905. Salomé, comme Elektra, est d'un seul bloc : un « grand opéra » condensé en 90 minutes, à l'orchestration d'une extraordinaire richesse, exigeant de la part des interprètes une considérable énergie pour rendre cette force et cette sauvagerie confinant à l'hystérie.
Véritable symphonie avec voix mettant fin à l'opposition entre passages chantés et commentaire orchestral, la partition évolue de climax en climax, les deux sommets étant la célèbre danse des sept voiles et la scène ultime de délire érotique.
Dans la production de Lev Dodin, c'est à Catherine Nagelstad d'incarner le rôle de la princesse Salomé, jeune fille innocente et perverse, prête à tout pour obtenir la tête du prophète. Hartmut Haenchen, qui fait ses débuts à l'Opéra de Paris, exaltera la sensualité de l'orchestre straussien.
Livret tiré de la pièce d’Oscar Wilde dans une traduction allemande de Hedwig Lachmann.
Direction musicale : Hartmut Haenchen
Mise en scène : Lev Dodin
Décors et costumes : David Borovsky
Lumières : Jean Kalman
Chorégraphie : Jourii Vassilkov
Dramaturgie : Mikhail Stronine
Orchestre et Choeurs de l’Opéra national de Paris.
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.