En Judée, pendant la vie du Christ. Le roi Hérode donne un banquet au cours duquel sa belle-fille Salomé rencontre le prophète Iokanaan, prisonnier du roi. Folle de désir, elle veut le toucher, l’embrasser, mais il se refuse à elle…
Ainsi commence la pièce qu’Oscar Wilde écrit à Paris, en 1891, en pleine vague orientalisante : le public s’est entiché d’un Orient de pacotille où triomphe le personnage de Salomé. Cependant, jamais avant la pièce de Wilde n’a-t-elle eu cette importance et cette implication dans la mort de Jean-Baptiste. Petit à petit, l’auteur la fait passer du statut d’objet à celui de sujet.
Bien qu’anglophone, Wilde choisit d’écrire la pièce en français, non pour l’immense Sarah Bernhardt, comme le veut la légende, mais parce que c’est la seule langue avec laquelle il pense pouvoir obtenir une écriture, un rythme à même de refléter sa vision esthétique.
Par la Compagnie Oghma.
Salomé ! Parle-moi de la pièce. Quelle est l’histoire ?
Charles Di Meglio : L’histoire de Salomé est un épisode de quelques lignes dans la Bible. Contre une danse, le roi Hérode promet à cette jeune fille de quinze
ans ce qu’elle souhaitera. Salomé, endoctrinée par sa mère (Evangile de Saint-Matthieu), demande la tête du prophète Jean-Baptiste. Wilde en a fait une pièce en un
acte : Salomé - contrairement à la tradition religieuse, et c’est là toute l’originalité et la subversion de la pièce - ressent pour le prophète un désir fou, charnel,
quasi-mystique, et tellement inassouvissable qu’elle demandera sa tête au roi pour éteindre sa soif de son corps. Un drame en fait, mais dans lequel on retrouve
des passages comiques forts. [...]
Quelle mise en scène as-tu travaillé ? Décors, costumes...
Charles Di Meglio : Le décor est assez sommaire, d’une part parce que le budget est limité pour favoriser la qualité des costumes, et d’autre part parce que la pièce
en elle-même ne nécessite pas spécialement de décors, même si Wilde demande des splendeurs de carton-pâte irréalisables... Nous avons fait le pari d’avoir un
plateau nu, en boîte noire : la terrasse du palais, et, en fond de scène, un banquet séparé du reste par une grande tenture jaune au travers de laquelle on peut
distinguer des formes, des silhouettes. Les costumes, eux, sont dignes de la cour du roi Hérode ! Cela dit, pour les quinze personnes, nous - le costumier Patrick
Cavalié et moi - avons plus essayé de créer avec les costumes une certaine atmosphère qui selon moi se dégage de la pièce, qu’évoquer l’époque d’Hérode. C’est
un mélange de costumes fastueux à la Sarah Bernhardt, d’orientalisme, de bijoux fabuleux (et véritables !), mais aussi avec des éléments de la Renaissance et des objets tribaux, païens. Nous voulions qu’ils soient chargés de quelque chose de mystique, de mystérieux, d’une sacralité archaïque, mais qu’ils puissent aussi
transmettre au moins une part de la puissance érotique de chacun des acteurs, acteurs qui sont par ailleurs constamment présents sur scène, même quand le public
entre dans la salle, un peu comme si l’on entrait pendant une cérémonie religieuse ; un peu comme si la pièce avait déjà commencé avant l’arrivée du public.
Comment gères-tu ton équipe de comédiens ? Quelles sont tes influences scéniques ?
Charles Di Meglio : Quand je travaille sur une mise en scène, j’ai un tas d’images dans la tête. Les statues de Michel-Ange, les tableaux de Klimt, Gustave
Moreau, Schiele, les photos de Wilhelm von Gloeden. Beaucoup les maniéristes italiens aussi : je demande souvent des poses de théâtre baroque à mes acteurs
et ça les exaspère (rires)... Je travaille essentiellement à partir d’images, d’imaginaires visuels. Cela agace d’ailleurs aussi les comédiens, à qui je donne pour base
de travail un dossier dramaturgique sur fond de photos, de filmographies etc.... alors que des discussions plus concrètes les aideraient peut-être plus.
Entretien réalisé par Antoine Martin, webzine Discordance.
Oui ils sont tous jeunes, beaux et talentueux... Du beau travail...
Saisissant, bluffant… Les mots me manquent pour dire ce que j'ai ressenti. Bravo !
Ils sont beaux, ils sont talentueux, il faut venir les écouter, les voir.
Oui ils sont tous jeunes, beaux et talentueux... Du beau travail...
Saisissant, bluffant… Les mots me manquent pour dire ce que j'ai ressenti. Bravo !
Ils sont beaux, ils sont talentueux, il faut venir les écouter, les voir.
157, rue Pelleport 75020 Paris