Présentation
Un rêve moderne
Notes au sujet de la mise en scène
La presse
La comédie Six personnages en quête d'auteur fait partie de la trilogie Le théâtre dans le théâtre. Pirandello fut le premier à mettre l'accent, de cette façon là, sur le divorce de la fiction avec la réalité, sur la lutte entre les personnages tels que les donne le texte et les artistes qui les interprètent.
Ainsi, sur la scène d'un théâtre, tandis qu'on répète quelque pièce, fait irruption un groupe de gens qui ont un air de famille : le Père, un petit-bourgeois ayant atteint la cinquantaine ; la Mère, un peu terne et fort éplorée ; la Fille, rétive, ardente et belle ; le Fils ; enfin les deux autres Enfants plus jeunes. Au Metteur en scène stupéfait, le Père explique alors qu'ils sont issus tous les six de l'imagination d'un auteur, lequel les a doués de vie sans réussir pour autant à dénouer leur histoire. Ainsi livrés à eux-mêmes, ils se sont mis en quête d'un dramaturge qui puisse les sortir du chaos. Dans cet espoir, ils vident leur cur devant le Metteur en scène ; ne cessant de s'interrompre et de se contredire, chacun se montrant uniquement soucieux, en fait, d'élucider son propre cas, de se justifier et enclin à s'attendrir sur lui-même. Toute l'intrigue, telle qu'on la peut suivre à travers un dialogue obsédant comme un soliloque, se résume en une sorte d'état de fait, à la fois misérable et tragique dans sa nudité : raccourci de la vie humaine dans toute sa banalité.
Le théâtre de Pirandello (1867-1936) est, avant celui de Brecht, une entreprise systématique de renouvellement de la dramaturgie moderne. Ses pièces ont pour ressort dramatique le dédoublement. L'uvre de Pirandello est donc à lire comme un rigoureux système du double, ordonné autour de deux grands thèmes : le miroir et la gémellité. Ce système culmine dans la trilogie du " théâtre dans le théâtre " avec Six personnages en quête d'auteur (1921), Comme ci ou comme ça (1924), Ce soir on improvise (1930), et attire particulièrement Emmanuel Demarcy-Mota : " Le passage d'une vérité à l'autre me fascine, la manière dont le fantasme prend corps, la fabrication d'une autre réalité. Le grandiose et le trivial. ( ) C'est le monde du théâtre, le plaisir de toujours : illusion, jeu, souffrance, plaisir ". Ses deux dernières mises en scène dont Peines d'amour perdues (prix du syndicat de la critique) laissent à penser que l'univers de Pirandello ne lui est pas étranger.
Un théâtre vide, un plateau nu, inutile de faire semblant. Ou plutôt si. C’est toute la question du semblant qui se pose ici, celle des rapports de l’illusion à la réalité. Est-ce parce qu’aujourd’hui, il nous semble que la réalité s’est substituée à l’idée, que la figure de ce monde passe et n’est qu’illusion, que nous croyons que «le monde entier est une scène» ? On a plutôt aujourd’hui le sentiment que l’illusion a gagné les corps et les âmes, et engendré ce malaise de sujets irrémédiablement divisés. On se retrouve sur une scène fantomatique, incarnée par des corps pris dans leurs rêve. On considère alors la vie des personnages au travers de ces agitations mal contenues, de ces violences mal étouffées du passé, prises ici dans le laboratoire de l’activité théâtrale. La pièce de Pirandello peut exprimer toute sa puissance, sa force énorme, parce qu’elle contient un mystère qui est la contamination du monde visible par le monde invisible, «un monde surréel», où la magie cachée, terrifiante et meurtrière, à laquelle on ne pouvait pas s’attendre au départ, prend naturellement sa place dans le théâtre. Le théâtre se trouve alors envahi par ce qui lui est essentiel, son propre cœur, sa sève : les personnages ! Des personnages qui ne sont pas seulement en quête d’auteur, mais de la totalité du théâtre, tout le théâtre doit se mettre à leur service, être vampirisé par leur existence, par leur inachèvement, par leur drame violent qui n’est même pas consommé. Ce drame qu’il faut répéter pour le faire advenir. La richesse de ces imbrications met en place le vertige, et ouvre une réflexion sur la création théâtrale dans ses tenants et ses aboutissants les plus intimes. Le monde du théâtre devient comme le lieu de la fabrication de tous les possibles : de l’inceste à peine déguisé à la mort violente des innocents. Cela a lieu sous le regard du Directeur de Théâtre, qui voit que la scène redonne à ses personnages du sang frais, afin qu’ils puissent être des victimes coupables chez les vivants plutôt que de pâles héros chez les morts. Afin qu’ils puissent s’illusionner sur leur histoire. C’est l’occasion ou jamais de chercher à dépasser les limites du théâtre, non en les niant, mais en les portant à des conséquences paradoxales. De faire un rêve moderne.
Emmanuel Demarcy-Mota
Le théâtre fut le biberon enchanteur de son enfance, il en a fait sa langue d’usage pour nous en rendre au centuple les enchantements. Après une poignée de spectacles dont Peine d’amour perdue et Marat-Sade, Emmanuel Demarcy-Mota, avec Six Personnages en quête d’auteur, s’affirme poète de la scène à l’égal d’un Patrice Chéreau. Comme lui, il possède l’instinct de l’espace, la maîtrise de la scène qui lui permet de transformer « le chaos organique » inventé par Pirandello en mirobolante naissance du théâtre. Sur une scène nue, alors qu’un groupe d’acteurs répète une pièce, six personnes débarquent, une famille vraisemblablement. Le père explique au metteur en scène médusé qu’ils sortent de l’imagination d’un auteur qui les a laissés en plan et cherchent un écrivain qui les sortira de leurs limbes. Du théâtre dans le théâtre qui explore les rapports et les frontières du vrai et du faux. « Est-ce parce qu’aujourd’hui, il nous semble que la réalité s’est substituée à l’idée, que la figure de ce monde passe et n’est qu’une illusion, que nous croyons que le monde entier est une scène ? » s’interroge Emmanuel Demarcy-Mota.
Pour lui, la pièce est « l’occasion ou jamais de chercher à dépasser les limites du théâtre, non en les niant, mais en les portant à des conséquences paradoxales. De faire un rêve moderne : un rideau tombe sous un souffle d’air, palpite comme une chose vivante, se fige dans l’immobilité absolue, un drap devient maison ou théâtre. » Un grand et beau spectacle où le spectateur en état de rêve éveillé, est saisi par les images, le décor, les acteurs.
« Emmanuel Demarcy-Mota est-il visité par la grâce ? D’emblée tout frémit, tout conspire, tout semble neuf, vivant. Demarcy a le don d’embellir tout ce qu’il touche, il rend à Pirandello sa fureur, son mystère. Si l’on est ému jusqu’aux larmes (de vraies larmes s’il vous plaît), c’est que soudain on découvre une œuvre magnifique. Merci jeune homme ! » Le Figaro
« Emmanuel Demarcy-Mota magnifie toute la magie du plateau pour en montrer aussi les abîmes assassins. Envoûtant et inquiétant. » Télérama
J'ai découvert le théatre de Pirendello Vendredi soir, et suis encore sous le choc. J'étais en larmes lorsque les lumières se sont rallumées. Je n'ai jamais ressentie une telle émotion au théatre. Non seulement la mise en scène est formidable, les acteurs plus que talentueux (mention spéciale à Valerie Dashwood qui a été sur les mêmes bancs de l'école que moi), mais les jeux de lumière renforce la tension dramatique de l'histoire de ces personnages. Je conseille à tous ceux qui veulent découvrir une pièce très originale et surtout extrèmement bien mise en scène et bien interprétée de s'y rendre au plsu vite.
Il n'y a pas un seul moment dans la pièce, où l'on s'ennuie. L'histoire est captivante, la mise en scène s'adapte tout à fait à la pièce de Pirandello, la scénographie est diverse et donne un petit plus à la pièce. Emmanuel Demarcy-Mota a beaucoup de mérite pour un jeune metteur en scène avec autant de talent. La fin m'est restée sur le coeur et j'en ai encore des frissons qu'en j'y repense. Je conseille à toutes les personnes de tous les goûts d'aller voir cette pièce.
J'ai découvert le théatre de Pirendello Vendredi soir, et suis encore sous le choc. J'étais en larmes lorsque les lumières se sont rallumées. Je n'ai jamais ressentie une telle émotion au théatre. Non seulement la mise en scène est formidable, les acteurs plus que talentueux (mention spéciale à Valerie Dashwood qui a été sur les mêmes bancs de l'école que moi), mais les jeux de lumière renforce la tension dramatique de l'histoire de ces personnages. Je conseille à tous ceux qui veulent découvrir une pièce très originale et surtout extrèmement bien mise en scène et bien interprétée de s'y rendre au plsu vite.
Il n'y a pas un seul moment dans la pièce, où l'on s'ennuie. L'histoire est captivante, la mise en scène s'adapte tout à fait à la pièce de Pirandello, la scénographie est diverse et donne un petit plus à la pièce. Emmanuel Demarcy-Mota a beaucoup de mérite pour un jeune metteur en scène avec autant de talent. La fin m'est restée sur le coeur et j'en ai encore des frissons qu'en j'y repense. Je conseille à toutes les personnes de tous les goûts d'aller voir cette pièce.
3, chaussée Bocquaine 51100 Reims