Skylight

• Histoire d'amour sur fond de fracture sociale

Un soir, Tom sonne à la porte de Kyra et, avec lui, c'est tout le passé qui ressurgit. Après l'effet de surprise, l’intimité renaît et puis...

Skylight est une pièce intimiste, une histoire d'amour sur fond de fracture sociale, ancrée dans l'actualité. Un fil tendu entre humour et émotion. L'affrontement de deux êtres qui boxent avec leurs convictions.

Edward apparaît dans ce face à face ; il est le fils de Tom et de son histoire chaotique. Petite étincelle maladroite et pourtant vive dans la ténèbre de ces « grands » qui ont tant de mal à être adultes.

David Hare est un grand auteur, Skylight est une grande pièce, une histoire d'amour hautement politique qui nous offre le reflet d'un monde où l’espoir, si mince soit-il, n'est pas un vain mot.

Par le Théâtre de l’Arc-en-Ciel.

• Note de Daniel Postal (extraits)

Voilà la pièce qui se fait sous nos yeux, grâce à la seule magie d’un dialogue qui naît de l’affrontement spontané des protagonistes, comme si l’auteur s’était retiré du jeu pour mieux laisser ses personnages libres de s’exprimer. Comme si David Hare s’était refusé à toute forme préconçue avant l’engagement des mots. Dans ce théâtre qui semble flirter avec la légèreté, qui se refuse d'annoncer la couleur, qui prend, avec un malin plaisir, le contre-pied de ce qu'il avance, qui fait de la pudeur une cardinale vertu, les acteurs bénéficient d'une redoutable liberté : celle de l'entière responsabilité de leurs paroles... (...)

Dans la grande tradition des écrivains anglo-saxons qui, très souvent, ont trouvé leur style à partir de la "lutte pour la vie", David Hare nous donne l'impression d'être de la même trempe que ceux-là, et que sa technique d'écriture, rageuse et inimitable, doit beaucoup plus à l'école de la vie et à la fréquentation des studios de cinéma qu'aux heures de recueillement passées dans la pénombre d'un cabinet d'études... (...)

Kyra et Tom, nos deux anti-héros, s'expriment avec la sportivité de ceux qui n'ont plus rien à perdre, qui boxent avec leurs convictions, et qui dansent avec le malheur. L'homme et la femme vont se mesurer le temps d'une nuit, et en sortir, au petit matin, comme des coupables blêmes, et promis à cette peine capitale que nous inflige, chaque jour, cette société malade, qui ne reconnaît plus ses enfants.

Skylight , c'est aussi le petit logement de Kyra, glacial et humide, dans lequel on pénètre, à pas comptés, avec la même lenteur que celle d'un travelling d'Antonioni... Etat des lieux qui se suffit à lui-même : une cuisine, un robinet qui goutte, une porte palière, le rougeoiement d'un petit radiateur qu'on laisse dans le clair obscur du logis, le fauve assoupi du vieux fauteuil, et enfin, la fenêtre enneigée qui borne notre course...

A cette fenêtre "dickensienne" des quartiers pauvres, se substitue une autre image : celle du merveilleux mur de verre que Tom a fait installer à grands frais dans la chambre d'Alice, pour que celle-ci puisse s'é¬teindre avec le ciel dans les yeux... Je ne vous raconte pas Skylight. Je vous en livre seulement quelques fragments, et les commen-taires que ce travail d'équipe m'a inspirés.

Daniel Postal nous a quitté en novembre 2003 quelques jours avant la première.