J'ai découvert Sombre Printemps il y a 20 ans et ne l'ai jamais oublié. Pire, je le relis avec une certaine régularité...voire une obsession.C'est cette émotion sans cesse répétée qui m'a décidé à en faire un spectacle.C e texte a pour moi quelque chose d'universel et il me semble que nous avons tous plus ou moins traversé ce que décrit l'auteur.
Elle nous parle de ce moment tellement sensible qu'est la découverte de la sexualité par un enfant avant même de devenir un adolescent, de la découverte du corps - le sien propre et celui de l'autre -du passage de l'amour spirituel au désir charnel. C'est aussi la découverte du moralisme social, du jugement, et du sens de culpabilité, et à travers cette interrogation : « Qui pourrait supporter l'amour sans en mourir ? » elle nous pose la véritable question : suis-je libre de faire ce que je veux avec mon corps ?
Je vois ce spectacle comme un rite initiatique. Dans le texte de Unica Zürn l'enfant (est-il trop sensible ?) ne surmontera pas cette épreuve. Comme dans une prémonition, l'auteur mélange sa vie au roman.
Fabrizio Pazzaglia
77, rue de Charonne 75011 Paris