Spectacle en anglais surtitré en français.
« Les jeux érotiques découvrent un monde innommable que révèle le langage nocturne des amants. Un tel langage ne s’écrit pas. On le chuchote la nuit à l’oreille, d’une voix rauque. À l’aube on l’oublie. »
Jean Genet, Journal du voleur
Au 7e étage du Splendid’s Hôtel, sept gangsters sont encerclés par la police. Ils ont kidnappé la fille d’un milliardaire américain. Aucun doute sur l’issue à venir : elle leur sera fatale. Sous le regard d’un flic qui trahit son camp pour les rejoindre, ils tentent de retarder l’assaut.
Genet s’abandonne avec sensualité à une imagerie hollywoodienne, pare ses malfaiteurs d’une douceur vénéneuse, et raconte comment huit hommes respirent à l’unisson les dernières minutes de leur vie. La parole s’y déploie et circule d’un corps à l’autre, comme un chant d’amour et de mort. Écrite pendant les années de prison de Genet, la pièce fut achevée en 1948 et enthousiasma Sartre, qui la trouvait plus forte que Les Bonnes. Mais Genet renia l’oeuvre, dont une copie fut retrouvée après sa mort, en 1993.
Accompagné d’une équipe artistique fidèle, Arthur Nauzyciel poursuit avec Splendid’s son travail au plus près du texte. En mêlant acteurs français et américains, en faisant jouer la pièce en anglais, il a imaginé son spectacle comme la matérialisation du rêve de l’auteur – entre film noir et apparition. Splendid’s est une pièce qui mérite bien son nom.
Texte publié aux Éditions Gallimard, coll. L’Arbalète
« Nauzyciel fait de Splendid’s un rituel au bord de la mort, spectral et splendide. » Fabienne Darge, Le Monde
« Arthur Nauzyciel fait de cette pièce tragique de Genet, fantasmée comme un film noir américain, « un chant d'amour » pour les mauvais garçons. » Emmanuelle Bouchez, Télérama TT
« La langue de Genet charrie des diamants dans ce drame où chacun semble rêver l’autre, où l’on fait revenir les défunts, où les rôles s’échangent, s’inversent, où les héros s’engueulent, se désirent, se déguisent et se trahissent dans un miroitement infini, une valse ricanante de masques au bord de la mort brillamment interprétée par des acteurs de haute volée. » Hugues Le Tanneur, Libération, 6 avril 2015
« C’est cette écriture radicale qu’Arthur Naucyziel (...) magnifie en un chant profond d’amour, de solitude et de mort. (...) sa mise en scène, conçue comme un cérémoniel, traite chaque séquence en tableau de maître. Le texte, souvent trivial et cru, résonne avec une force sensuelle et poétique inouïe. » Didier Méreuze, La Croix, 20 janvier 2015
« Arthur Nauzyciel livre une pièce onirique, où les silhouettes, flamboyantes, évoluent dans une atmosphère aux contours cotonneux (...) Une séance d'hypnose théâtrale servie par un jeu en anglais parfaitement surtitré, par la voix idéalement mélancolique de Jeanne Moreau, et, surtout par une troupe d'acteurs majeure. » Matthieu Perrinaud, La République du Centre
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