Time's journey through a room

du 24 au 27 septembre 2016
1h10

Time's journey through a room

Time's journey through a room
Dans un huis clos hypnotique, Toshiki Okada interroge l’impact sur la société japonaise de la catastrophe de Fukushima. Mêlant avec beaucoup de subtilité plusieurs temporalités, le spectacle confronte trois personnages dans une évocation bouleversante des suites du tremblement de terre. Spectacle en japonais surtitré en français.

Spectacle en japonais surtitré en français.

  • L'impact de Fukushima

Dans un huis clos hypnotique, Toshiki Okada interroge l’impact sur la société japonaise de la catastrophe de Fukushima. Mêlant avec beaucoup de subtilité plusieurs temporalités, le spectacle confronte trois personnages dans une évocation bouleversante des suites du tremblement de terre.

Le séisme de 2011 au Japon suivi du tsunami et de l’accident nucléaire de Fukushima ont marqué un tournant décisif dans l’écriture de Toshiki Okada. Après s’en être détourné pendant des années, ce dramaturge et metteur en scène a renoué avec la tradition ancestrale japonaise qui consiste à confronter les vivants et les morts. Face à la catastrophe, son théâtre s’est radicalisé jusqu’à s’interroger sur la viabilité même d’un pays comme le Japon. Question dont Ground and Floor, créé en 2013, se faisait notamment l’écho. Avec le recul des années, Toshiki Okada se souvient aussi d’avoir éprouvé juste après le tremblement de terre le sentiment puissant qu’après un tel événement rien ne pourrait jamais plus être comme avant. Soudain il y avait de fortes raisons d’espérer qu’enfin le pays allait affronter de face ses problèmes et réaliser des changements qui n’auraient pas été possibles en d’autres circonstances.

Cet espoir paradoxal partagé par de nombreux Japonais à l’époque est au cœur de Time’s Journey Through a Room. Comme souvent dans son théâtre Toshiki Okada ne traite pas la question de façon frontale. Au contraire il enregistre, un peu à la façon d’un sismographe, la répercussion de la catastrophe sur trois personnages, deux femmes et un homme, pour cerner au plus intime le drame dans sa dimension humaine. Tressant ensemble plusieurs temporalités, il fait coexister vivants et morts entretenant la lueur ardente d’un espoir intact en l’avenir d’autant plus paradoxal qu’il lui reste plus que jamais à se confronter à la réalité.

  • La presse

« Sur le plateau vibre un silence qu’on entend entre les paroles de peu de mots, et dans les interstices d’une relation à trois où la mort ne se dit pas, mais se glisse à l’intérieur de la pièce, diffuse et présente, lointaine et proche. C’est rare d’éprouver au théâtre une telle présence du temps et de la mort, et de ce qu’ils entraînent : douceur et douleur, entre hier et aujourd’hui. » Brigitte Salino, Le Monde, 23 septembre 2016

« Okada m’a profondément ému. La raison en est simple : les résonances entre la réalité nippone évoquée sur scène et la réalité bruxelloise (voire plus largement occidentale) de l’audience sont multiples, denses et troublantes. Par le prisme du double trauma vécu par un homme (le tsunami de 2011, suivi par la mort de sa compagne d’une crise s’asthme quatre jours plus tard), Okada explore avec précision le champ de la positivité du désastre. » Antoine Laubin, Blog alternatives theatrales, mai 2016

« Toujours cette extrême économie dans la gestuelle pour l'interprétation ; la même précision dans tous les détails, choisis avec soin, pour la scénographie et le tout se déroulant avec une lenteur savamment orchestrée. On retrouve la même intensité, la même concentration, et la même attention, aussi bien chez les acteurs que chez les spectateurs, comme envoûtés, hypnotisés... » Suzane Vanina, Rue du théâtre, mai 2016

« Si Current Location (2012) et Ground and Floor (2013) cherchaient dans un registre plutôt allégorique les moyens de transmettre ce sentiment de tension et d’isolement de la société japonaise post-cataclysme, Time’s Journey through a Room entame un glissement vers une exploration d’autres formes de fiction, marquée par l’observation extrêmement méticuleuse des conflits mentaux et des émotions arbitraires précédant l’aliénation sociale des individus. Une intensité contenue respire à travers les moindres gestes du quotidien. » Smaranda Olcese, Inferno, mai 2016

« Objets, mouvements, sons disent, du quotidien, à la fois l’éphémère et la durée, la persistance et l’usure. Les mots, ciselés dans l’ordinaire des jours, agissent comme un philtre, une mélopée, un récital proche du murmure, tout en ouvrant des abîmes, en révélant des fantômes, en osant frôler les solitudes. Touchant, mystérieux, sensible, le théâtre contemporain japonais se donne à voir ici dans sa très belle et troublante pureté. » Marie Baudet, La libre, mai 2016

« (…)l’abyssale profondeur de nos solitudes contemporaines. Sans perte ni fracas. Sans heurts ni emphase. Avec une douceur dont Toshiki Okada est en train de devenir l’un des mètres étalons. (…) Mais c’est ici toute la beauté de cette proposition : trouver la force, au théâtre, de devenir héroïque, malgré tout. » JC Briancon, I/O Gazette, mai 2016

« (…)Embrassant dans un même regard les vivants et les disparus, il réussit ce tour de force étonnant non seulement de faire parler une morte, mais de lui faire parler d’espoir et d’avenir. Tout ça dans un langage épuré à l’extrême servi par le jeu extraordinairement efficace des comédiens dont la gestuelle légèrement stylisée suggère la complexité des sentiments avec un tact infini. À sa façon Okada invente une écriture du désastre dont l’impact est d’autant plus désarmant que son dialogue entre les vivants et les morts esquisse une perspective aussi fascinante que déconcertante dans sa capacité à projeter sur l’existence une lueur étrangement bienveillante, à la fois douce et crépusculaire. » Des mots de minuit, Hugues Le Tanneur, mai 2016

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Spectacle terminé depuis le mardi 27 septembre 2016

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