Présentation
Torquemada, fondateur de la Charte de l’Inquisition
Notes d'écriture
La mise en scène
“Torquemada et le Converti”, écrit par Antonio Diaz-Florian, a été créé en espagnol à l’Escorial près de Madrid en août 98. Ce spectacle met en scène dans un prétoire, l’interrogatoire mené après l’assassinat d’un inquisiteur espagnol. Sous nos yeux s’instaure un dialogue piégé qui cherche à transformer le soupçon en preuve suffisante pour accuser et condamner au bûcher l’ennemi principal : le juif converti.
Dans le face à face du converti et de l’inquisiteur, le théâtre s’efface dans l’illusion de vérité. Les mots résonnent, avec le silence de l’émotion, dans le juste ton, puisqu’ils ont valeur d’authenticité. Ils servent alors à révéler cette part d’ombre d’une Europe où le fanatisme religieux, nourri de haine raciale, dressait les bûchers de l’Inquisition.
Tomas de Torquemada, premier inquisiteur général, incarne le fanatique religieux implacable. En s’inspirant des travaux de Bernard Gui et de Thomas Eymerich, il rédige les Instructions qui définissent les droits spécifiques de l’Inquisition espagnole et mettent en place la Suprema, Conseil de la Générale et Suprême Inquisition.
La Suprema exerce un pouvoir illimité. Des inquisiteurs sont assassinés comme Pedro de Arbuès. C’est un prétexte pour élargir les enquêtes. Des milliers de Juifs seront jetés en prison, brûlés, leurs biens seront confisqués. Le décret d’expulsion de tous les juifs du 31 Mars 1492 devait parachever l’oeuvre nécessaire à l’unité de l’Espagne royale et catholique.
Le travail d’écriture s’est organisé autour de trois grands axes.La lecture des ouvrages de B. Bennassar, J. Perez, F. Diaz Plaja, P. Dominique, L Sala-Molins, Angel Alcala, Escamilla-Colins etc. a permis dans un premier temps, de projeter le contexte historique où se met en place l’appareil politique et religieux de l’Inquisition européenne.
Tous les historiens insistent par ailleurs sur le rôle spécifique de l’Inquisition espagnole qui obtient les pleins pouvoirs et reste constamment liée à la volonté d’unification des souverains catholiques, Isabelle et Ferdinand d’Aragon. Dans ce cadre, le juif converti, le “ converso ” représente l’ennemi principal, susceptible sous couvert d’une hypocrite conversion, de miner de l’intérieur l’édifice monarchique et religieux.
La dramaturgie met ainsi en perspective l’affrontement de deux forces antagonistes: Frère Colvera, l’Inquisiteur, soucieux d’appliquer, dans une brillante plaidoirie, la procédure établie par Torquemada, et Pedro Agustin Nuñez “ le Converti ”, dont la famille jouit d’un statut privilégié au service de l’Etat. Les personnages secondaires aident à constituer la trame dramatique où se révèle, au coeur de la joute oratoire, l’univers terrifiant de la puissance inquisitoriale.
Elle intègre la dimension du procès en délimitant un espace très resserré autour des protagonistes et enferme le spectateur devenu témoin. Ce pourrait être une salle de paroisse, de municipalité, de palais, où le Saint Office a placé l’estrade qu’il transporte avec lui de ville en ville.
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking : Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.