En polonais, surtitré.
Le scénario du spectacle est fondé sur des témoignages et souvenirs de rescapés réels des évènements tragiques de la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Transfer ! est un conte sur le rapatriement forcé, empreint d’une perspective contemporaine, soixante ans après la guerre. Un conte qui se déroule à Wroclaw, ville qui, en vertu des accords de Yalta et Postdam, subit un remplacement entier de sa population locale.
Le spectacle est interprété par trois acteurs professionnels entourés des acteurs réels et derniers témoins de ces bouleversements. Les trois acteurs professionnels apparaissent exclusivement dans les scènes de délibération entre Churchill, Roosevelt et Staline. Une vraie collision entre le monde du théâtre et le monde réel dévoile l’idée principale du spectacle, celle d’une tragédie de gens ordinaires emportés et abîmés par l’Histoire au moment où on a l’impression que tous les cataclysmes sont enfin dépassés.
La confrontation des décisions arbitrales des trois « Grands », qui, insouciamment, déplacent les frontières de milliers de kilomètres, avec les histoires authentiques de gens singuliers touchés par les conséquences de ces décisions, montre les absurdités cruelles de la politique. Les Polonais arrivent à l’Ouest, sur leur terre retrouvée, les Allemands sont en train de la quitter - leurs destins se croisent pour un éphémère instant. Deux perspectives parallèles - polonaise et allemande - font que la dualité victime-bourreau cesse d’être si évidente.
Jan Klata
Dramaturgie : Dunja Funke, Sebastian Majewski
Textes de Yalta : Jan Klata.
Avec Ilse Bode, Angela Hubrich, Karolina Kozak, Hanne-Lore Pretzsch, Jan Charewicz, Dietrich Garbrecht, Matthias Göritz, Jan Kruczkowski, Zygmunt Sobolewski, Zbigniew Górski, Andrzej Ursyn Szantyr.
"La Pologne a toujours un théâtre : le metteur en scène Jan Klata est de la génération pour qui "ça passe ou ça casse". Dans L'Affaire Danton, la tronçonneuse a remplacé la guillotine, tandis que dans Transfer !, le triumvirat de Yalta - Staline, Churchill et Roosevelt, ici campés en histrions -, ignore l'envers du décor, celui des pauvres gens..." Marie Aude Roux, extrait Le monde, 10 septembre 2009
"La salle s’est levée, en larmes, après deux heures intenses, profondes, indispensables. Depuis trois ans, la pièce tourne dans toute l’Europe, et, chaque soir, pour les comédiens amateurs, c’est un défi renouvelé et libérateur d’autoriser cette parole, d’accomplir ensemble, au-delà du passé, cette réconciliation et cette transcendance, et de l’offrir au public bouleversé, quelle que soit son origine ou son histoire. Le devoir de mémoire n’est pas un vain mot, dans ce spectacle où tout est politique parce que tout est humain." Sarah Elghazi, Les Trois Coups
4, place du Général de Gaulle 59026 Lille