Une vieille mère vit avec son fils entre deux âges, Graham. Mais un jour, ce « couple Mère-Fils » se trouve bouleversé. Ce sont deux solitudes qui forment un noyau dur. Sortant de leur immobile quiétude, ils passeront par des crises successives.
Dans une ambiance grinçante, décalée et si comique, Alan Bennett nous réjouit autant qu’il parvient à nous inquiéter. Une frite dans le sucre est un captivant récit sur l’existence ordinaire dans la middle-class anglaise.
Le texte Une frite dans le sucre est publié aux éditions Actes Sud sous le titre Moulins à paroles, traduction française Jean-Marie Besset.
Un mannequin de métal trouvé dans la rue, et aussitôt le travail sur le projet Une frite dans le sucre prend son envol. Cet accessoire en apparence inerte deviendra une matière vivante dès que les événements et les personnages du récit rentreront en relation avec le mannequin. Désormais la mère, il sera le pivot, le centre de gravité du monologue.
Dans un premier temps, nous assistons à une configuration fixe (l’acteur passe systématiquement derrière et d’un côté à l’autre du mannequin campé au centre du plateau), la dynamique de jeu n’en est que plus intense et ludique. On pense fugitivement au théâtre de Grand Guignol ou à la Commedia dell’arte où les corps et les répliques fusent très vite.
Dans un second temps, le cadre explose et nous retrouvons Graham seul, mis à nu, confronté au monde extérieur dans un espace vide.
Le dernier temps sera un retour aux origines, lié irrévocablement à la tendresse pour la mère.
Marco Fabbri
11, rue du Général Blaise 75011 Paris