Yngvild Aspeli propose une lecture personnelle du classique de la littérature norvégienne, qui devient le point de départ d’une adaptation qui s’aventure entre les lignes, et nous emporte dans un monde d’illusions et de désillusions. Spectacle en anglais, surtitré en français. À partir de 14 ans.
À partir de 14 ans.
Spectacle en anglais, surtitré en français.
Directrice artistique de la compagnie Plexus Polaire et directrice du Nordland Visual Theatre situé au-delà du cercle polaire, Yngvild Aspeli mène un travail de création marionnettique aux frontières de plusieurs disciplines.
Avec Une Maison de poupée, elle propose une lecture toute personnelle du grand classique de la littérature norvégienne. Le chef d’œuvre d’Ibsen devient le point de départ d’une adaptation qui s’aventure entre les lignes, et nous emporte dans un monde d’illusions et de désillusions.
Yngvild Aspeli interprète Nora, une femme au foyer qui prend conscience du monde de conventions et de faux-semblants dans lequel elle vit. Entourée de marionnettes à taille humaine, elle évolue au centre d’un fascinant spectacle où tout ne semble que « manipulation ». Le parcours intérieur de Nora devient une incroyable expérience sensorielle qui convoque le théâtre d’objets, la danse, les voix, les images…
« Yngvild Aspeli et Paola Rizza, qui co-signe la mise en scène, donnent à Nora la parole que les hommes lui ont toujours refusée. Et c’est magnifique ! » L’œil d’Olivier
Tout a commencé par le bruit d’un oiseau qui est venu se cogner contre ma fenêtre. C’était un jour pluvieux et j’étais assise à ma table de cuisine, recroquevillée avec une grande tasse de café et un bon livre, quand j'ai entendu un « boom » contre la fenêtre. Ce son court, mais immédiatement reconnaissable, m’a instantanément fait fermer les yeux. « Boom ».
Le bruit a fait écho à travers mon corps, comme si ces vibrations avaient remué l’eau calme, créant des ondulations circulaires qui se multipliaient et remplissaient mes yeux. C’était comme si ce moment où les os de l’oiseau s’étaient fracassés contre le verre, quelque-chose en verre à l’intérieur de moi s’était cassé aussi. Déroutée par mon propre ridicule, j’ai séché mes larmes, avant de reprendre mon livre et boire une autre gorgée de café. Mais le café avait un goût amer que je n’avais pas remarqué avant, et il ne m’était plus possible de me concentrer sur ma lecture.
Avec un soupir, j’ai abandonné mon livre et me suis dirigée vers la bibliothèque. Je me suis tenue là quelques minutes, mes yeux cherchant entre les titres, ma main suspendue devant les tranches des livres. Le bruit de cet oiseau battait toujours contre mes côtes. Et ma main s’est arrêtée sur Une maison de poupée de Henrik Ibsen.
Nora, le personnage principal d'Une maison de poupée est connu comme une alouette chantante aux ailes légères. Et elle se cogne, tête en avant, contre l’invisible surface en verre de sa propre existence. Une maison de poupée est une vieille maison remplie de fantômes, usés par le temps et qui nous hantent encore. Une histoire sur les rôles que nous jouons, les paris que nous faisons et les illusions dont nous nous entourons. Il y est question de prendre en main et de lâcher prise, et de danser comme si notre vie en dépendait.
J’ai l’intention de faire Une maison de poupée qui secoue, qui fracasse et libère des vieux spectres. Un mélange troublant entre acteurs et marionnettes, illusion et réalité, entouré par des oiseaux morts et des vitres cassées.
Yngvild Aspeli
2 bis, avenue Franklin Roosevelt 75008 Paris