Vers ma pâle étoile

Vers ma pâle étoile est construit sur un ensemble de textes poétiques de Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, Desnos, Prévert, Cassou, Eluard, Aragon et Bens ; ils sont réunis par les thématiques « aspirer - espérer - rêver - fuir - s’évader ».

Notre choix s’est porté sur ces poèmes pour une double raison : d’abord parce que la poésie, par sa forme déjà rythmée et musicale, se prête tout particulièrement à être associée à la musique; de plus, la brièveté des pièces nous a permis de faire un travail de « montage » des textes sans jamais avoir à les tronquer. Mais c’est aussi sur le fond que ces poèmes se révèlent profondément nécessaires, rappelant à nos consciences, en des temps si matérialistes, les thématiques baudelairiennes de l’aspiration à un idéal et de l’évasion par le rêve.

Le champ est évidemment très large, permettant d'en décliner de multiples facettes (voyages, amour, sensualité, songe, idéalisme…), mais nécessitant aussi un fil conducteur. C’est pourquoi l’enchaînement des textes suit pour ainsi dire une trame narrative, dépassant alors largement le simple « récital poétique » : les comédiennes, telles des conteuses, transmettent de poème en poème une parole commune qui suit un parcours intérieur cohérent, tout en endossant par moments divers personnages apparaissant à travers les textes.

Mais le fil conducteur est également musical et chorégraphique car, effaçant les démarcations entre les formes artistiques traditionnelles, ces « conteuses » vont aussi se saisir de leurs instruments ou se mettre à danser, parfois même tout en jouant les poèmes.

Ainsi, la plupart des textes - alternativement dialogués ou confiés au spectateur dans un rapport direct - sont joués sur des pièces musicales pour violon, flûte et piano de Schubert, Chopin, Brahms, Moussorgski, Debussy, Janacek, De Falla, Bloch, Bartók, Prokofiev et Piazzolla ; à ces oeuvres de répertoire s’ajoutent des compositions originales de Jorane Cambier, construites sur un leitmotiv ponctuant le spectacle à plusieurs reprises. Et c’est sur cette association de poèmes et de musiques que sont bâties les chorégraphies, fruits d’une recherche collective.