"La folie était le seul moyen d'atteindre la vérité." Mary Barnes
Récit hors du commun
Journal d'une femme ordinaire
Extraits
Création librement inspirée de Voyage à travers la folie de Mary Barnes.
Dans sa nouvelle création, Véronique Widock incarne Mary Barnes, une femme au parcours exceptionnel qui réussit à « guérir » de sa schizophrénie. Le Hublot alimente le débat sur l’actualité de la psychiatrie en France et les voies de guérison offertes aux malades.
À quarante-deux ans, Mary Barnes connaît les premiers symptômes d'une "maladie" jugée alors incurable : la schizophrénie. Aidée par une communauté d'antipsychiatres anglais opposés aux électrochocs et à la camisole chimique, elle parvient à remonter aux sources de sa folie et en revient "guérie".
Un voyage initiatique magnifique, violent et lumineux, à travers les noeuds de l'enfance, la structure familiale, la peinture et la Foi. Un témoignage unique qui bouscule les préjugés sur la folie, et ouvre de belles perspectives humaines et éthiques à la guérison.
Voyage à travers la folie est la matière initiale qui a permis l'écriture de la pièce. De ce journal à deux voix et à quatre mains, celles de Mary Barnes et celles de Joseph Berke, son analyste, restera pour le plateau une parole seule, celle de Mary Barnes. Ce sera de son point de vue unique que se lira ce voyage à travers la folie.
La particularité de l'écriture de Mary Barnes est qu'elle n'est absolument pas inintelligible ou folle. Cette traversée du temps porte en elle, dès le début, une trajectoire de sens et un positionnement rigoureux. Aucune plainte, aucun jugement mais une description minutieuse des faits et des états qui jalonnent ce parcours inouï. La violence des situations et des actes étonne autant que la clarté de l'écriture qui cherche sans concession et sans répit la vérité. Recherche de cohérence jamais relâchée qui, dépassant le chaos mental et émotionnel, consigne inlassablement et sans hâte les moindres détails du "délire".
L'adaptation a choisi d'éclairer la face lumineuse de ce voyage mental vécu par une femme "ordinaire". Cette violente lutte contre les ombres raconte l'incroyable persévérance et la force dont est parfois capable l'esprit humain pour atteindre la guérison.
Une victoire qui redonne aussi aux "fous" la parole dont ils sont les porteurs. La folie est montrée ici non pas comme un état de chaos définitif mais comme une étape dans un état de perception particulièrement aigu et significatif, si l'on accepte d'en entendre le sens. La parole du "fou" tente d'exprimer une douleur qui a des racines tangibles et intelligibles.
La libération de Mary Barnes tient beaucoup à ce magnifique dialogue jamais interrompu en elle, entre la conscience et les forces de l'inconscient.
"Une grande partie de mon être était tordue, enfouie, enroulée sur elle-même, comme un écheveau de laine emmêlé dont on a perdu le bout. La grande confusion avait commencé avant ma naissance. Elle alla empirant. Quand je fus plus âgée, je m' aperçus vaguement qu'il y avait en moi une déchirure entre la tête et le coeur."
"Ma famille était anormalement gentille. Papa et maman se conduisaient avec prévenance l'un envers l'autre. Ils ne se disputaient jamais. L'atmosphère était froide et cependant l'orage couvait toujours. La violence et la colère se cachaient derrière nos plaisanteries. Vus de l'extérieur, nous formions une bonne famille. Une famille heureuse, sans histoire."
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