Alors que je roule dans un désert depuis plusieurs jours, à l’horizon se dessine une minuscule silhouette au milieu de la piste... Un enfant, il est là immobile, ses yeux fixés sur moi. Il est là depuis le début de l’humanité...
Venez, les yeux fermés mais les sens en éveil, découvrir sans plus attendre la (dernière) création de Philippe Genty. Sur scène, huit personnages se retrouvent emportés dans une odyssée au-delà du temps, au-delà de l’espace et au-delà de toutes frontières physiques. Huit « voyageurs immobiles » plongeant sans cesse dans des situations en perpétuelle métamorphose, à l’image des sentiments et des états d’âme ondoyants qui traversent perpétuellement nos coeurs.
Philippe Genty porte en lui les paysages qu’il a traversés au cours de ses nombreux tours du monde. Mais il y a d’autres paysages qu’il consigne régulièrement, ce sont ceux des rêves… Ce qui fait la force et l’universalité d’un spectacle comme Voyageurs immobiles, c’est que tout un chacun peut y trouver matière à vibrer, à s’émerveiller et à rêver.
Depuis 1968, la Compagnie Philippe Genty invente des spectacles associant théâtre, marionnettes et danse. La scène est pour elle avant tout le lieu du subconscient, du rêve, un espace où tout fait signe : la lumière, la musique, les mots, les matériaux...
En 1995 lors de la création de Voyageurs Immobiles, je m’étais fixé comme axe, le voyage d’un personnage traversant ses paysages intérieurs s’affrontant à lui-même.
Il s’est alors produit l’un de ces dérapages non contrôlés qui allait m’entraîner dans un parcours où l’odyssée d’un personnage devenait progressivement celui d’un groupe puis d’une humanité traversant le temps, l’espace avec ses obsessions ses luttes, ses conflits ses hontes, ses icônes, ses terreurs, ses fascinations, ses rêves, ses refoulés…
Des images saisissantes par la multiplicité des pistes qu’elles allaient nous proposer, traversées d’océans, de déserts d’une dimension parfois biblique avec ce regard dérisoire et cet humour qui nous permet de dépasser le désespoir.
De 1996 à 1997 ce « Voyageur immobile » va parcourir la planète. Avec le recul, je trouve son propos toujours plus contemporain, un propos qui me provoque, m’interpelle et m’incite à l’explorer encore plus loin à le développer en prolongeant certaines pistes, en transformant certaines scènes au delà des océans au delà des déserts…
Philippe Genty
« Cette nouvelle création vous embarque sur les traces d’une humanité fragile avec toute la folle poésie dont est capable Philippe Genty… Sa poésie visuelle l’emporte, qui n’a pas son pareil pour matérialiser avec une évidence accessible à tous, de 7 à 107 ans, les rêves et les cauchemars d’une humanité toujours à réinventer. » Le Monde
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