Le spectacle
Le projet
Des clips théâtraux
Un garçon. Une fille. La vie. La mort. L’argent. L’amour. Le monde !
Waouh ! détricote nos systèmes de pensée et secoue nos échelles de valeurs.
À travers une succession de clips théâtraux, deux comédiens questionnent jusqu’à l’extrême la tendance de la société capitaliste à ne valoriser les échanges qu’en termes financiers. Tel ce couple qui fait ses comptes pour décider de faire un enfant parce que « les affaires sont les affaires »… Cette vendeuse hystérique qui pousse son client à tout consommer… Ce jeune homme angoissé par l’idée d’un changement intérieur… Ou cette jeune fille paralysée par son impuissance politique supposée.
Inspiré du texte de Patrick Viveret Reconsidérer la richesse, Waouh ! interroge les notions de « valeur » et d’ « échanges » véhiculées par l’économie de marché. Loin de ne traiter qu’un sujet d’actualité brûlante, il s’agit de questionner le pouvoir que les individus peuvent reprendre sur leur propre vie grâce à un regard renouvelé sur la consommation, les modalités d’échanges de biens et de services, les formes réinventées de solidarité,…
La notion « d’échange » est au cœur du spectacle. Car si la monnaie permet l’échange de biens et de services, elle décrit et influence aujourd'hui des comportements humains types : l’individu dans ses rapports à l’autre, à son environnement et jusqu’à la perception de sa place dans le monde. L’un de nos objectifs est de mettre en évidence des notions économiques que nous côtoyons et subissons journellement sans comprendre ce qu'ils recouvrent réellement ni à quel point nous y sommes impliqués par ignorance.
Notre volonté est de nous éloigner du didactisme des concepts théoriques de l'économie et de transmettre les idées de Patrick Viveret à travers des scènes évocatrices, symboliques, poétiques mais aussi ludiques, concrètes et socialement identifiables.
Etre de ce fait un moteur de réflexion par un vecteur théâtralisé du développement de la responsabilité civile, sociale et environnementale ; sortir du schéma de pensée unique de l'économie de marché. Car le capitalisme ne nous conditionne pas seulement d'un point de vue monétaire, mais aussi dans nos pensées et nos relations. Nous entretenons consciemment ou inconsciemment des liens quasi fétichistes avec la monnaie. Sa dématérialisation progressive a transformé sa conception et son utilisation. Et sa privatisation croissante la détache de sa fonction originelle pacificatrice. Entre désir et rejet, entre confiance et méfiance, l'utilisation d'un moyen d'échange entre les êtres humains est pourtant fondamentale.
Faire « un pas de côté », changer de regard pour pouvoir considérer ce qui vaut : l’essentiel aujourd’hui est de sortir la vie de l'économie. Car la cohérence irrationnelle du système de croissance, la notion fallacieuse de « progrès », nous rendent aveugles au sens de l'existence.
Changer de cap : aller d'un monde fini vers un monde qui tient compte d'un développement écologique et social solidaire remettant l'humain au centre des échanges.
A l'instar des clips vidéos, ils amènent une forme vive, légère et particulièrement dynamique. Le spectacle regroupe une multitude de scènes qui forme un patchwork de situations conditionnées par la « valeur » argent. Nous les appelons clips parce que ces scènes sont autonomes les unes par rapport aux autres.
Elles abordent chacune individuellement, dans une esthétique et un code de jeu qui lui est propre, un ou plusieurs thèmes du livre de Patrick Viveret, sans lien narratif apparent entre elles. Ainsi nous passons continuellement d’un lieu à un autre, d’une époque à une autre, de personnages à d’autres personnages.
Cet éclatement du sens rend compte, d’une manière ludique et surprenante, de la complexité et de la richesse des « échanges ». Mais d’une manière globale, toutes ces scènes ont une base et une visée commune, celle de « reconsidérer la richesse » et de redéfinir le mot « valeur ».
Le sens général se dégage du choc que provoque le passage d’un clip à un autre, et donc d’un code de jeu à un autre, d’une esthétique à une autre. Cela peut nous émouvoir ou nous faire rire, voire nous choquer, suivant la place des clips dans le synopsis. Le montage est donc important. Et il ne trouvera sa résolution finale qu’avec le travail des comédiens.
Ce travail demande aux comédiens de trouver en eux une grande disponibilité. Ils doivent passer d’un état à un autre sans aucun souci de psychologie ou de lien narratif. Cette disponibilité intérieure est requise pour avoir une souplesse mentale et exacerber l’imaginaire. Les comédiens doivent par ailleurs être conscients de leur parcours et avoir une bonne vue de son ensemble pour pouvoir, dans le travail, préciser chaque esthétique, chaque code. Le but est de donner à chaque clip la singularité qui lui revient.
Last but not least… Ce sont également les comédiens qui assurent complètement la régie son et lumières de l’ensemble du spectacle, grâce à un système discret d’interrupteurs au sol et de télécommande.
1 rue Charles Garnier 93400 Saint-Ouen