Claudia est chargée d’introduire des produits de maroquinerie WISH, très à la mode, dans la grande distribution. Elle négocie avec Jean-René Desembruns, un PDG dur en affaires qui se met à exiger une éthique chez ses fournisseurs. Qu’est-ce que ça cache ?
Embaucher, investir, vendre cher des produits chers, n’est-ce pas en même temps réduire le pouvoir d’achat des plus faibles et creuser encore la fracture sociale ?
« Le duo est impeccable. Marion Serviole fait merveille. Benoit di Marco est éblouissant de drôlerie. [Une] leçon de théâtre. » Marianne
« Mordant » A nous Paris
« A avaler cul-sec pour se griser un peu » Le monde.fr
« Un mise en scène judicieuse et deux comédiens épatants » Reg'arts
« Un texte bien écrit, une belle confrontation entre les deux personnages » Froggy's Delight
Le face à face tendu et souvent drôle entre une responsable commerciale d’une marque de maroquinerie à la mode et un patron de la grande distribution a ici d’autres enjeux qu’un contrat important.
Ce face à face a aussi d’autres aspects que le dur combat d’une jeune femme pour « y arriver » avec un nanti d’une génération qui détient le pouvoir et l’argent.
La rencontre de l’homme mûr et de la jeune femme, la séduction et la répulsion des négociateurs, la différence évidente d’opinions et de mentalité, le choc entre ces deux égos surdimensionnés posent avant tout et avec insistance des questions brûlantes que nous nous posons tous.
Que doit faire une entreprise pour survivre ou renaître dans les milieux de la mode ?
Ne plus se satisfaire de survivre avec des sous-produits délocalisés... fragiles et entachés de produits toxiques... des produits trop souvent faits par des demi ou trois quarts esclaves ?
Pour réembaucher, ne faut-il pas refaire du made in France de qualité ? Mais comment investir ? Vendre des produits plus chers, n’est-ce pas la seule solution ? Mais n’est-ce pas en même temps réduire le pouvoir d’achat des plus faibles et creuser encore la fracture sociale ? Mais si on ne le fait pas, ne tuons-nous pas tous les beaux restes d’une puissance de production et de culture ? N’est-ce pas courir tout droit à la faillite ? La situation de crise et le souci constant de leur intérêt personnel poussent ces deux gladiateurs commerciaux au bout d’eux-mêmes, dans une arène improbable où la beauté et l’humanité surgissent et se côtoient le temps d’envisager un avenir meilleur.
Mais, dans Wish comme souvent ici bas, la comédie humaine, elle, resurgit toujours après le beau ou le laid, crise ou pas crise, où on ne l’attend pas. Après tout, produire, vendre du luxe et en vivre ne mène-t-il pas naturellement à en manger... et même à « se gaver » avant toute autre considération ?
Régis Ivanov
77 rue de Montreuil 75011 Paris