Il y a trente ans que le plus grave accident du nucléaire (avec Fukushima) a eu lieu à Tchernobyl. Dans les mois qui ont suivi la catastrophe, 350 000 personnes ont été déplacées, des dizaines de villages rasés et des zones d’exclusion délimitées. La journaliste Cathy Blisson, qui a longtemps travaillé pour Télérama, s’y est rendue plusieurs fois. Grâce à un ami photographe qui avait pénétré dans la zone interdite, elle a fait la connaissance de Pétro et Nadia.
Avec Bart Baele et Yves Degryse du groupe BERLIN, ils ont décidé d’en faire un projet. Filmé au fil du temps et des saisons, cinq ans durant, le couple d’octogénaires se révèle lentement. Isolés dans une zone de non-vie toujours contaminée, Baba et son Vieux se dévoilent simplement à la caméra. Philosophes de chaque instant, survivants de guerre lasse, ils n’ont jamais voulu quitter cet endroit, quoique la radioactivité soit toujours là, invisible. Étrangers au danger, attachés malgré tout au village où ils sont nés, ils échangent des propos essentiels sur la vie, l’amour et la mort qu’ils côtoient constamment.
Avec humanité et sans pathos, les créateurs de Zvizdal ont su recueillir ces témoignages troublants, presque irréels. Leur spectacle sans acteurs vivants se déroule dans un dispositif proche des arts plastiques : sous le grand écran qui accueille des projections filmées, des maquettes de leur lieu de vie rappellent que Pétro et Nadia sont les derniers figurants d’une ville fantôme.
« Entre film documentaire et installation plastique audio-visuelle, la dernière création du collectif belge BERLIN, Zvizdal (Chernobyl - so far so close) conçue par Bart Baele, Yves Degryse et Cathy Blisson, est une des oeuvres les plus vibrantes sur « l’absence », et le récit de vie de Nadia et Pétro Opanassovitch Lubenoc, après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. » Sylvia Botella, RTBF.be
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