Jeune comédienne, Hanna Schygulla a provoqué limpérieuse passion et les larmes amères de Petra von Kant dans le film de Fassbinder. Ensuite, elle a été sa Lili Marlène, sa Maria Braun, sa «femme allemande»...
Héroïne d'une vingtaine de films phares de Fassbinder, emblème du renouveau du cinéma allemand, Hanna a tourné avec les plus grands : Schlöndorf, Wenders, von Trotta, puis Ferreri, Saura, Godard, Wajda, Scola, Deville...
Puis vint le moment pour elle de changer de route.
En 95, elle a été «celle qui fait vivre les ombres» -comédienne- dans Mère blafarde, tendre sur, mis en scène par Klaus Michael Grüber.
Entre Allemagne et France, elle offre son lumineux mystère au cinéma, au théâtre aussi. Comme les fées, les actrices ne connaissent pas de frontières... Hanna habite à Paris.
Et puis, Hanna glisse dans un nouvel univers : le chant, son rêve d'enfance, puis le théâtre.
« Jai quatre ans, je suis assise sur les genoux de ma mère, dans un train d'après-guerre bourré de gens, qui sarrête au milieu des rails, et la lumière séteint. Et moi... dans le noir complet, je commence à chanter à voix haute un «tube» de lépoque ruisselant de détresse et d'envie de vivre : des illusions rien que des illusions, faut pas penser, faut se donner ».
Pour Hanna Schygulla, tout a commencé là, dans les trains traversant les ruines allemandes, quand elle fuyait sa ville natale en Silésie. La chanson 1a toujours fait rêver, et «si vous prenez vos rêves au sérieux, que vous les arrosez bien, mais sans vous acharner non plus, ils se convertissent en réalité ».
En 1997, elle crée un récital, Quel que soit le songe à Paris, puis au Festival dAvignon, sur des musiques de Jean-Marie Sénia. Ce récital est un triomphe en France et à l'étranger.
En français ou en allemand, il suffit d'écouter, de se laisser porter, histoire de se noyer dans son royaume. Il faut l'entendre porter à la crête du souffle une voix capable de tous les renversements, de tous les envoûtements. Riche en couleurs, la voix dHanna Schygulla se balade aisément sur les hauteurs avant de plonger dans les profondeurs.
« C'est un instrument sur lequel je peux compter. Je ne suis pas une chanteuse, mais une actrice qui chante. » Quand Hanna s'exprime, une irrésistible langueur slave berce l'espace autour d'elle. Cela s'appelle la grâce. « Elle éclaire jusqu'à nos ombres ».
Jean-Claude Carrière
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Théâtre d'Angoulême, Angoulême
Chaillot - Théâtre national de la Danse, Paris
Chaillot - Théâtre national de la Danse, Paris
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