Comme dans ses précédents spectacles, la chorégraphe Vania Vaneau explore, avec Heliosfera, le rapport des corps à la matière. Mais cette fois, c’est de la plus immatérielle des matières, de la plus intangible des substances qu’il est question : la lumière. Impalpable, mais ô combien sensible, ô combien présente, la lumière paraît ici dans tous ses avatars : celle qui réveille et révèle  ; celle qui brille et brûle ; celle qui étreint, exalte, élève.

Un duo charnel et intense, un corps à corps amoureux où le désir s’exprime dans un ralenti infiniment délicat et qui souligne l’attention, l’effort permanent à l’égard de l’autre. Leur étreinte magnétique, presque acrobatique et profondément sensuelle, est d’une rare beauté plastique.

C’est une chorégraphie hallucinante que nous propose Steven Michel dans sa création They might be giants. Sincère et drôle, Jan Martens nous livre un étonnant « solo pour lui-même ». Un autoportrait sous forme de collage où le performeur, tantôt allègre tantôt mélancolique, ne se laisse enfermer dans aucune catégorie.

La pièce Victor est un duo entre deux corps, celui d'un homme adulte, le danseur Steven Michel, et celui d'un jeune garçon, Viktor Caudron, miniature de son aîné. Tableau d’une lente exposition, c’est un corps à corps d’une infinie tendresse. L'un a déjà accompli un long chemin, la cage thoracique est ample, les muscles sont saillants, les articulations solides, l'autre, élégant mais fragile dans son corps vulnérable, le rejoindra un jour et c’est tout le chemin à parcourir que l’on observe en creux de cette confrontation.

Programme en trois temps pour découvrir la danse volubile, jouant des mots comme d’un geste fantaisiste.