Des objets référents, des souvenirs chargés d’histoires, des points d’affect... Le pire des mensonges est sentimental.
Les objets ont une âme et asservissent leurs possesseurs. L’appareil photo offert par le père, la tasse à café des rendez-vous amoureux quotidiens, la carte postale d’un amour terminé... Ces instruments de terreur, ces objets possédants, possédés, humanisés à l’excès révèle l’Être profond, définissent une ligne de vie...
L’amour. Au delà des larmes, au delà des ruptures. L’envie de tout anéantir. L’instant où l’on dépasse la ligne, la parfaite normalité, là où l’on se situe dans nos rêves, notre vérité, notre indicible. La vie qui nous fait peur et cette peur qui nous sauve. Le corps qui ne ment jamais.
Nous avons tous des points d’affect, des choses qui nous rappellent des gens qui parfois nous terrorisent et parfois nous attendrissent. Les objets nous permettent de nous fabriquer une éternité et de marquer notre ligne de vie, avec des présences, des absences, des pertes.
Le théâtre est le seul endroit où toutes ces choses peuvent se transmettre. L’indicible, l’indéfinissable, le chaos humain. Barker explique que cette femme, dont le souvenir de son amour ne reste que dans cette tasse cruelle, nous ressemble. Et ce théâtre-là qui parle d’un amour qui nous détruit et qui nous sauve, ce dont on ne sait pas toujours parler, je veux y consacrer toute ma vie.
Caroline Cohen
3, rue des Déchargeurs 75001 Paris