D’après Les Plaisirs du Roi de Pierre Bettencourt. Solo imaginaire pour texte, fauteuil et couronne, avec tentative de création du monde en public. Le roi adore flotter des jours entiers en pleine mer sur un radeau de femmes nues accolées dos à dos et solidement liées membre à membre. Il jouit parfois des femmes du dessus, cependant que celles du dessous…
Depuis plusieurs années, nous avions le désir de construire un spectacle autour d ’un texte de Pierre Bettencourt, Les Plaisirs du Roi .
Nous avions la certitude d’avoir rencontré en lui un nouveau membre de notre famille - la famille des «explorateurs de l ’imaginaire ». Et son amitié avec Henri Michaux, avec Jean Dubuffet, son intérêt pour l’art brut, notre propre définition du travail de 4 Litres 12 comme « théâtre brut», nous incitaient aussi à tenter l’aventure des Plaisirs du Roi.
Mais comment ? Ce texte n’a rien de théâtral, il est pur imaginaire, purs
fantasmes, pure littérature - apparemment impossible à mettre en scène si ce n ’est par une succession de tableaux
illustratifs, ce qui ne nous satisfaisait pas : l’illustration n’est pas un acte théâtral.
Pourtant toujours, au cours d’improvisations, au cours de périodes de
recherche, ce texte revenait, et le désir de s’y confronter revenait, et donc la
question, toujours, revenait : comment ?
Et lorsque Pierre Bettencourt, lors d’une conversation, nous a dit « j’ai pris tant
de libertés dans ma vie que je ne pourrais pas vous en refuser une - faites ce que vous voudrez de mon texte »,
nous nous sommes sentis autorisés à jouer avec ce texte : il pouvait devenir un moteur de création.
Mais comment ? Puisque ce texte nous hantait, il faudrait bien un jour l’affronter. Car au-delà de l’imaginaire qui se promène en liberté dans Les Plaisirs du Roi et met en branle le nôtre, au-delà de l’absurde, au-delà ou en-deçà, on trouve là une profonde révolte contre les masques, contre la bienséance, contre le pouvoir, contre la barbarie, contre la mort - révolte qui fait écho à la nôtre, désir d’utopie à rendre vivant. Et, au fond, désirer faire un spectacle impossible, vouloir dire la difficulté de concrétiser l ’imaginaire tout-puissant, l’enthousiasme pour des chimères inaccessibles, des fantasmes à l ’état brut, l’horreur du pouvoir absolu, le désordre du monde, le vide et le rêve, n’est-ce pas aller jusqu’au bout du désir d’utopie ?
Le spectacle sera donc la présentation du projet de ce spectacle.
Il sera la tentative désespérée d’un metteur en scène de faire un spectacle
impossible, c’est-à-dire de recréer le monde à vue, sur un plateau de théâtre.
Notre propre parole, née au cours d’improvisations, y sera mêlée à des extraits des
Plaisirs du Roi...
Il n’y aura pas d’effets spéciaux, pas de technique savante, pas de lourde distribution (un seul acteur).
Mais, par l’opération de l’imaginaire et comme il est dit dans le texte,
on apercevra peut-être sur scène : 350 femmes nues, le corps de ballet de l’Opéra,
1 vol de papillons, 2 fioles, 100 puces dressées, 1 réplique parfaite de la
guillotine, 1 troupeau de bœufs, quelques crocodiles de taille moyenne,
plusieurs étoiles, 1 tigre en liberté, 1 palais royal et ses dépendances, 1 génisse,
1 radeau, 2 ou 3 exécutions, 1 baignoire de café au lait, 1 mer à boire,
quelques lépreuses et 1 poumon de tuberculeux, 1 roi presque véritable,1 corde raide,1 bain de sang,1 chasse à
l’homme,1 baleine d’âge adulte, quelques mères de famille, des fanfares en pagaille, et 1 metteur en scène en pleine
activité.
Et l’humour sera noir.
voilà, j'ai vu ce spectacle dans des conditions exceptionnelles!!! Etudiante aux beaux arts, j'ai assisté à une répétition avec toute ma promotion. Le but de notre présence était de "croquer" Michel mais surtout de capter tout l'imaginaire de la pièce. Nous nous sommes tellement régalés qu'il a été très difficile de dessiner. Essayez donc de crayonner la tête de Michel quand il parle des femmes nues! Vous verrez! Allez, bon appétit!
voilà, j'ai vu ce spectacle dans des conditions exceptionnelles!!! Etudiante aux beaux arts, j'ai assisté à une répétition avec toute ma promotion. Le but de notre présence était de "croquer" Michel mais surtout de capter tout l'imaginaire de la pièce. Nous nous sommes tellement régalés qu'il a été très difficile de dessiner. Essayez donc de crayonner la tête de Michel quand il parle des femmes nues! Vous verrez! Allez, bon appétit!
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