En italien surtitré.
Au XVIIIe siècle, la langue française n’eut pas de plus grande ambassadrice qu’Adrienne Lecouvreur. Souveraine des tragédiennes aux yeux de Voltaire éperdument amoureux, elle libéra les vers de Racine et Corneille de la déclamation chantée imposée par la Comédie-Française au profit d’une émouvante simplicité de ton.
La vérité, agrémentée de passion, avec laquelle elle servit les Classiques, l’accompagna sur le dangereux territoire du jeu amoureux où, dans son rôle de maîtresse du Maréchal de Saxe, elle se piqua à la jalousie de la duchesse de Bouillon. Mystérieusement abandonnée par la vie dans sa trente-huitième année, la légende voulut qu’un bouquet empoisonné, offert par sa rivale, ait subtilisé à cette Melpomène son dernier souffle.
Survivant au xixe siècle grâce à la pièce d’Eugène Scribe, son mythe fut scellé par l’adaptation qu’en fit à l’opéra Francesco Cilèa. Héritier de la tradition romantique italienne, le compositeur calabrais offrit au vérisme musical un de ses plus poignants mélodrames, dans la lignée des compositions de Mascagni, Leoncavallo et Giordano.
Conjuguant vérité historique et réalisme tragique, Adriana Lecouvreur n’a depuis sa création cessé d’exposer sur la scène des illusions théâtrales les plus nobles sentiments de la vie réelle. Angela Gheorghiu chante enfin à Paris l’une de ses héroïnes fétiches.
Le rôle de Adriana Lecouvreur est tenu en alternance par Svetla Vassileva (29 juin, 9, 15 juil) et Angela Gheorghiu.
Par l'Orchestre et le de Choeur de l'Opéra national de Paris.
Livret d'Arturo Colauti d'après Adrienne Lecouvreur, pièce d'Eugène Scribe et Ernest Legouvé.
« Angela Gheorghiu, à 49 ans, a gardé sa jolie silhouette, son timbre moelleux et ses merveilleux pianissimos arachnéens – un fil de soie mordorée, dont elle tisse avec art l’impalpable chatoyant. Mais la diva ne peut compenser, fût-ce par le truchement outrancier du jeu, un manque de projection d’autant plus flagrant que lui fait face le maelström Luciana D’Intino, princesse de Bouillon au timbre profond et au style mordant, à l’aise sur toute la tessiture, tout simplement effrayante. (...) le Maurizio de Marcelo Alvarez [...] s’impose par son naturel et son art de la nuance. (...) Dans la fosse, la fougue de Daniel Oren et son amour immodéré de l’opéra italien ont fait resplendir les Chœurs et l’Orchestre de l’Opéra, donnant à la musique expressive et colorée de Cilea son content de pure émotion et de raffinement. » Marie-Aude Roux, Le Monde, 29 juin 2015
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.