Affreux, bêtes et pédants

Châtillon (92)
du 16 au 26 janvier 2014
1h45

Affreux, bêtes et pédants

Une perle d'intelligence et de finesse, franchement comique, sur les affres du monde culturel. À ne pas manquer.
Ce spectacle extraordinairement ciselé dans son écriture comme dans son interprétation est une perle d'intelligence et de finesse, franchement comique, sur les affres du monde culturel. À ne pas manquer.

Jeu de massacre
La revue de presse par Les Dramaticules
Note d'intention

  • Jeu de massacre

Issu d'un travail d'écriture collective, Affreux, bêtes et pédants dresse un portrait équitable des « acteurs » de la culture, empreint de beaucoup d’autodérision – une galerie de monstres en somme. Les idées reçues, les lieux communs, les clichés, les stéréotypes et la bêtise sont les matériaux de cette fresque acide et jubilatoire car il s’agit de dénoncer, à travers la société du spectacle, certaines postures et impostures de la société des Hommes.

Au programme de ce « jeu de massacre » : un débat avec les spectateurs, une répétition qui tourne à la séance de torture, une présentation de saison...

Autant de situations qui permettront de témoigner du fonctionnement d’une troupe dans ses aspects les plus pathétiques et sordides. Affreux, bêtes et pédants marque le retour des Dramaticules au Théâtre de Châtillon après, entre autres, Salomé et Richard III. Ce spectacle est aussi la première étape d'un compagnonnage artistique d'une durée de 3 ans entre le Théâtre et la Compagnie. Réjouissant, non ?

  • La revue de presse née de l'imagination des Dramaticules

« Brouillon, Prétentieux, Insupportable
Né du manque d'imagination des Dramaticules, la troupe dirigée par Jérémie Le Louët, « Affreux, bêtes et pédants » se veut une satire de la Vie Culturelle Française.

C'est dans une débauche inutile et malvenue d'effets techniques convenus et aujourd’hui habituels que se déroule lentement et péniblement le spectacle mis en scène par Jérémie Le Louët. Les acteurs, totalement interchangeables, fades et inconsistants, viennent à tour de rôle débiter un texte mal appris, qu'ils ont pourtant écrit eux-mêmes.

Tout se conjugue dans ce spectacle pour provoquer l'ennui et le bâillement des spectateurs : les lumières violentes et sombres, les sons sourds et hyper saturés d'une bande sonore opaque, utilisant à l'excès des musiques désuètes, mais surtout le jeu gravement inconvenant d'acteurs qui ne s'écoutent pas, ne se voient pas, ne se parlent pas. La scénographie « épurée » - je cite - vient encore compliquer leurs relations déchiquetées.

Seul Julien Buchy tire son épingle du mauvais jeu, effectuant un numéro d'acteur imprévisible, spontané, lui promettant le plus grand avenir. On eût aimé une satire. On devra se contenter d'une mauvaise pantomime. »

Bernard de Fontenay, Le Nouvel Éducateur – Revue semestrielle

« Dénonciation subtile et pertinente de la bêtise de notre temps
Né de la productive imagination collective des Dramaticules, troupe dirigée depuis plusieurs années par Jérémie Le Louët, « Affreux, bêtes et pédants » devrait faire date dans l'histoire du théâtre du XXIe siècle.

Dans une claire pénombre teintée d'ocre bleu, de jeunes acteurs, dont le doux dynamisme présage un avenir éternel, évoluent pour notre plaisir et notre réflexion dans les arcanes opaques de l'organisation de notre vie culturelle. Les moyens techniques discrets mais efficaces, mis à leur disposition par leur metteur en scène, ne seraient même pas nécessaires pour que le message transluminal qu'ils ont à nous faire découvrir atteigne notre inconscient le plus profond. Leur jeu, fait d'une sobriété toute explosive, ajoute à la profondeur du discours de cette pièce qui fera date. Leur beauté intérieure éclate à nos yeux, même dans le noir total.

Seul Julien Buchy retient trop la fougue légendaire que nous avions découverte dans les spectacles précédents de la troupe. Le dispositif scénique épuré et habile est d'une puissance incoercible. Tous les arts de notre temps sont tour à tour évoqués pour être totalement détruits : vidéo, performance, improvisation... Il ne reste plus au ministère qu’à tenir compte de ces critiques acerbes pour rectifier ses lignes directrices. Tout spectateur, même le moins aguerri au théâtre contemporain, ne pourra s'empêcher de penser à Molière : faire rire le roi malgré lui de ses excès, dans un français d'une probité telle qu’on croirait entendre des alexandrins. »

Frédéric Laiche, L’Exigent

«  la spirale du vide…
Au Théâtre de Châtillon, la Compagnie des Dramaticules nous promettait, je cite : “une fresque acide et jubilatoire sur les “acteurs” de la culture, empreinte de beaucoup d’autodérision”. Malgré l’apport déterminant d’un ficus, l’imagination des scénographes est limitée à la présence d’une table et de quelques chaises. Pour ne rien arranger, l’agencementrocambolesque du Théâtre de Châtillon oblige le régisseur à trouver refuge surs cène. Ou comment brouiller la perception du public dans un spectacle déjà assez confus !

Affreux, comme le recours à la vidéo, symptôme de la vacuité à la sauce 2.0
Bêtes, comme la vaine démonstration des affres de notre société, très largement desservie par la médiocrité des comédiens (débutants ?).
Pédants, comme le metteur en scène qui, sous couvert d’un propos se voulant subversif, convoque une avalanche de clichés qui submerge le peu d’indulgence qu’il nous restait.

Affreux, bêtes et pédants, comme le titre d’un mauvais western qui réussit l’exploit rare d’endormir un insomniaque. À défaut d’y rencontrer un metteur en scène brillant et une compagnie à suivre, ce spectacle navrant nous fait regretter de ne pas être allé à la piscine. »

Isis de Bergamote, Tecktonikmag 2.0

Il s'agit de faux articles de presse issus du spectacle !

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  • Note d'intention

Depuis la création de la Compagnie des Dramaticules, j’ai eu l’occasion de mener un travail de terrain conséquent, d’aller à la rencontre des publics pour tenter de susciter en eux, par des propositions artistiques et pédagogiques, l’envie de nous suivre dans le théâtre de leur ville. Dans ce cadre, j’ai créé un répertoire de petites formes que nous avons beaucoup joué hors les murs. Celles-ci prenaient généralement la forme d’un canular et de ce fait, elles induisaient un rapport au jeu ancré dans le réel, un jeu invisible, que je qualifierais de « satiricodocumentaire », en rupture avec le jeu baroque que je défends avec mon équipe au plateau.

Ainsi, année après année, nous avons développé une pratique théâtrale alternative. Après dix ans de vie de troupe et de travail de répertoire, de Macbett de Ionesco à Richard III de Shakespeare, nous ressentons le besoin de porter un regard critique sur notre métier, sur la place de l’artiste dans la société, sur la vie culturelle française, ses prétentions, son fonctionnement, ses dérives et sur la vanité de ses protagonistes : artistes, directeurs et spectateurs.

Le projet Affreux, bêtes et pédants est né de ce cheminement. Après avoir écrit et joué trois petites formes sur ces thématiques, j’ai été convaincu de la pertinence de poursuivre cette réflexion, de la mettre en scène sur le plateau, de la théâtraliser. Au fil de nos nombreux échanges avec le public, nous nous sommes aperçus que les spectateurs étaient très curieux des coulisses de notre métier, de nos vies d’artistes, avides de questions sur notre statut social, sur nos difficultés, sur nos moments d’exaltation... Etrangement, quel que soit le lieu où nous jouions – centre social, lycée, bibliothèque ou appartement –, les mêmes questions revenaient. Cette récurrence nous a amenés à nous interroger à notre tour : pourquoi l’image des artistes, du spectacle vivant, est-elle à ce point figée ? Pourquoi certains poncifs sont-ils à ce point ancrés et partagés ? Par quel formatage ?

« Le théâtre est un riche fumier. » Valère Novarina, Lettre aux acteurs

Affreux, bêtes et pédants dresse un portrait équitable des « acteurs » de la culture, empreint de beaucoup d’autodérision - une galerie de monstres en somme. Les idées reçues, les lieux communs, les clichés, les stéréotypes et la bêtise sont les matériaux de cette fresque acide et jubilatoire sur nos métiers mouvementés.

« Tout m’exaspérait au théâtre. » Eugène Ionesco, Notes et contre-notes

Cette création, dont les textes sont issus d'un travail d'écriture collective, veut dévoiler aux spectateurs les affres de la création, et en faire ressurgir la dimension grotesque. Nous interrogerons la relation artistes/spectateurs, la notion de « produit culturel », les relations entre acteurs, entre un metteur en scène et des acteurs.

Au programme de ce jeu de massacre : une répétition autour de Phèdre qui tourne à la séance de torture, un débat avec les spectateurs, une présentation de saison, un artiste exposant son projet à un programmateur... Autant de situations qui nous permettront de témoigner du fonctionnement d’une troupe dans ses aspects les plus sordides et pathétiques, de la scène aux loges, en passant par le bureau et les rendez-vous extérieurs.

Ce projet d’écriture collective est en marge de mon parcours de metteur en scène, jalonné jusqu’à présent de textes de répertoire. Après avoir défini un scénario, un cadre, nous travaillons à partir d’improvisations, ce qui nous donne une grande liberté de ton. La scénographie aura vocation à laisser le champ libre aux acteurs. Pas de grosse structure, mais des lumières et des marquages au sol qui prendront en charge la structuration de l’espace.

Comme dans tous mes spectacles, les entrées et les sorties des acteurs se feront à vue, les coulisses faisant partie intégrante du terrain de jeu. En fond de scène, un écran de quatre mètres sur six fera face à la salle. Deux caméras seront également sur le plateau, relayées sur l’écran, en direct ou en différé. La vidéo aura pour mission d’être « l’oeil critique » de la représentation ; tantôt révélateur, manipulateur, voyeur, amplificateur, simplificateur... La régie son, lumière et vidéo sera installée sur scène, puisqu’il s’agit de tout montrer.

Sur le plateau, les artifices théâtraux seront revendiqués comme accessoires et comme signes : projecteurs utilisés comme éléments scénographiques, caméras scrutant sans cesse le mensonge de la représentation, écran questionnant notre rapport à l’image, tables, chaises ou bancs pour les acteurs qui ne sont pas en jeu, perruques, glaces maquillages, paravents, micros.

Notre envers du décor se révèlera absolument universel. Il ne s’agit pas de faire un spectacle référencé pour initiés et professionnels. Il s’agit de dénoncer, à travers la société du spectacle, certaines postures et impostures de la société des hommes. Parmi les sujets que nous explorerons : la sincérité, la lâcheté, le snobisme, la compromission, la domination, les chimères, les fiascos, les humiliations, les abus, le groupe, la carrière.

À bien y regarder, des sujets vraiment pas spécifiques à la vie culturelle française...

Jérémie Le Louët

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Informations pratiques

Théâtre de Châtillon

3, rue Sadi-Carnot 92320 Châtillon

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Hauts-de-Seine Restaurant
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  • Bus : D'Estienne d'Orves - Division Leclerc à 100 m, Mairie de Châtillon à 213 m, Centre de Châtillon - Marché à 245 m, Parc André Malraux à 314 m
  • Voiture  : De la Porte de Châtillon : direction Versailles. Dans Châtillon : direction Centre Ville puis Mairie.

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Plan d’accès

Théâtre de Châtillon
3, rue Sadi-Carnot 92320 Châtillon
Spectacle terminé depuis le dimanche 26 janvier 2014

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