Un mur immense ferme l’horizon, qualifié de « mur de la honte » par les mexicains. Cet édifice monolithique illustre toute l’ambiguïté des relations frontalières entre les deux pays. Les candidats sont toujours plus nombreux, les passeurs de plus en plus avides et les contrôles de la police des frontières américaines de plus en plus violents. Jorge Arturo Vargas pose un regard très juste sur la condition de ces migrants. À travers une forme théâtrale nouvelle et parfois spectaculaire, il met en scène un espace de transition, lieu des tentatives quotidiennes des clandestins mexicains d’atteindre l’Eldorado.
Tout au long de la pièce, les personnages dévoilent de multiples visages, des centaines de milliers d’identités qui, rassemblées, forment l’image d’un village en éternel exil qui se vide inexorablement. Amarillo est un spectacle théâtral physique et engagé.
Emmanuel Serafini
Un homme est parti et il ne sait rien de lui. Amarillo, Texas est le destin où il ne parvint jamais. Une femme, dans la distance, reconstruit son corps, son identité, son probable itinéraire et un discours imaginé de l’absent... Du recueil de ces traces et empreintes surgit l’orographie et les paysages possibles de son parcours. Un filet où se manifeste, outre l’empreinte géographique et documentaire, l’empreinte émotionnelle de l’absence.
Amarillo est un village éloigné de tout, mais aussi la couleur intense et la chaleur extrême du soleil du désert.
Cette pièce permet d’explorer les notions d’identité culutrelle, les relations entre le réel et le virtuel, entre le documentaire et la fiction. Composée d’un processus qui va de l’installation à l’action scénique, de l’improvisation avec des objets à la construction de paysages, qui tissent des motifs ouvrant sur la narration visuelle du spectacle. En parallèle, une voix coule comme une matière sonore, comme un signe d’identité et du paysage sonore de la mise en scène. Les langages utilisés, la présence physique des comédiens et les objets sont les véhicules pour ce voyage vers Amarillo.
Par la compagnie Teatro Linea de Sombra.
« Amarillo est solide comme un roc, poignante poésie scénique, brutale, belle... » Milenio, Mexico D.F.
« Amarillo est une fresque tragique avec un rythme très dynamique, une certaine tristesse ironique et un fond qui inclut des touches d’humour noir. En résumé, c’est une pièce attirante, sans stridences et avec le soubassement d’une grande valeur artistique. » Tiempo Libre, Mexico
106, rue Brancion 75015 Paris