« Pyrrhus : Il faut se croire aimé pour se croire infidèle. » Acte IV, scène 5
Lorsque Oreste arrive en Épire pour réclamer à Pyrrhus Astyanax, le fils d’Andromaque qui représente une menace pour les Grecs, il se heurte au refus du souverain, qui veut plaire à la veuve d’Hector dont il est épris. Mais celle-ci lui résiste, fidèle au souvenir de son époux. Ignorant les déclarations brûlantes d’Oreste, Hermione aime Pyrrhus, qui la dédaigne.
Les luttes menées par les membres de ce quatuor amoureux pour sortir de l’impasse radicale dans laquelle ils se trouvent sont le moteur de la tragédie qui réglera leur sort. Poussé par Hermione, Oreste tue Pyrrhus le jour de ses noces avec Andromaque, qui s’était résolue à cette union pour sauver son fils. Promise au châtiment des furies, Hermione se poignarde sur le corps de Pyrrhus. Andromaque devient reine et veuve une seconde fois, tandis que Pylade soustrait Oreste, devenu fou, à la vindicte du peuple.
Pour Muriel Mayette, dans la dramaturgie française, l’alexandrin représente la musique de l’âme. Andromaque est comme un chant des morts qui révèle des corps déchirés entre devoir et passion. Privés du recul de la raison, les personnages de cette tragédie en arrivent à faire exploser leur être ; l’alexandrin comme un lapsus permanent de la contradiction des sentiments.
Place Colette 75001 Paris