Ardente Patience

A la fois émouvante et faussement légère, profonde et extrêmement drôle : une comédie qui se transforme en tragédie, une histoire d’amour qui devient une histoire de perte.
Dans son refuge de l'Île Noire, Pablo Neruda est l'unique client du jeune Mario, le facteur. Admiratif, ce dernier découvre le pouvoir des mots et s’initie à la poésie pour conquérir l’amour de la belle Beatriz…
  • Histoire de perte

Dans son refuge de poète à Isla Negra, Pablo Neruda est l’unique client du facteur Mario Jiménez. Leurs rapports se changent en amitié et Mario demande à Neruda de lui enseigner l’art de la poésie afin de conquérir l’amour de la belle Beatriz González. Le poète l’aide, mais la mère de Beatriz, se méfie de la poésie et s’oppose à la romance.

Les amoureux gagnent, Salvador Allende remporte les élections, Neruda obtient le prix Nobel. La pièce suit la monté de l’Unité Populaire jusqu’à la tragédie finale : la mort du poète, du président et de la démocratie chilienne.

A la fois émouvante et faussement légère, profonde et extrêmement drôle : une comédie qui se transforme en tragédie, une histoire d’amour qui devient une histoire de perte. La mise en scène de Michael Batz met comme toujours en avant la musique et les images d’une manière cinématographique.

  • La presse

« Les comédiens sont très justes... Nous nous imprégnons profondément du message de tout un peuple... C'est bouleversant ! » Le Monde, 5 octobre 2013

« La pièce mêle ainsi humour, amour et histoire, le toute évoluant sur un vaste scène utilisé dans ces moindre recoins, ce qui donne la narration un grande fluidité ! » L'Humanité, 14 octobre 2013

« Enthousiasmant !...Les acteurs sont tous épatants, la mise en scène audacieuse et percutante. » Le Parisien, mars 2005

« Une pièce remarquable... C'était très fort... Ce qui est extraordinaire, c'est cette poésie qui est présente dans le texte, mais aussi dans la mise en scène splendide... J'étais très très émue ! » France Culture 12 mars 2005

  • Note d'intention

Le défi que représente le texte d’Antonio Skàrmeta repose sur son caractère à facettes multiples : il est à la fois émouvant et faussement léger, profond et extrêmement drôle. Une comédie qui se transforme en tragédie, une histoire d’amour qui devient une histoire de perte, une lamentation sur ce qui aurait pu être.

Ecrite il y a à peine 10 ans après le coup d’état au Chili, la pièce était d’abord un acte de résistance poétique, la mémoire encore fraiche dans les esprits, elle faisait partie de la lutte du peuple chilien contre la dictature. Aujourd’hui le texte a grandement mûri : il est devenu « Shakespearien » par son ampleur , son mélange des genres (comédie et tragédie), et par ses personnages mémorables, aussi bien les principaux que les plus petits ; dans sa façon géniale de développer la petite histoire sur fond de la Grand Histoire !

Maintenant donc, ce spectacle donne au public l’occasion de tirer les leçons d’un passé récent, en sauvant de l’oubli un morceau de l’Histoire que certains aimeraient occulter.

Il est tout à fait significatif que l’adaptation cinématographique récente (Le Facteur, 1996, par Michael Radford) ait complètement édulcoré et transformé le récit en brochure touristique haute en couleurs. En le déplaçant dans l’Italie des années cinquante, ce film a privé l’histoire de son arrière-plan historique et politique : la véritable force du livre de Skàrmeta repose sur le fait que les événements se déroulent sur la toile de fond du Chili d’Allende et trouvent leur soudaine fin tragique dans le coup d’état de Pinochet. L’humour exceptionnel et la profonde poésie de la relation entre Neruda et le facteur ne deviennent vivants que grâce à cet arrière-plan. Le film ne s’intéressait qu’à l’histoire d’amour en oubliant ce qui est au centre du livre, c’est-à-dire la manière dont le facteur entre en relation avec le poète. L’évolution de Mario reflète, après tout, les possibilités et opportunités qui s’offraient pour la première fois au peuple chilien à ce moment-là. Ainsi, le film a détruit toute la poésie véritable et l’aspect comique de la pièce de Skármeta. Nous souhaitons au contraire rendre tout cela vivant pour le public, avec toute la subtilité et la dialectique du récit, en nous concentrant, comme l’auteur, sur une histoire très humaine qui permet de faire entrer presque imperceptiblement, mais avec d’autant plus de force, des thématiques plus vastes.

Le conflit sur l’extradition de Pinochet il y a quelques années, son retour « miraculeux », et aujourd’hui les procédures judiciaires au Chili contre les bourreaux de la dictature - et spécialement le mouvement des jeunes étudiants et lycéens, n’ont pas seulement renouvelé l’intérêt du public pour le Chili, mais prouvent à nouveau que l’histoire n’est jamais finie, quoi qu’on puisse en dire aux USA.

Très récemment le député Labbé (un des personnages de la pièce), était écroué. Et le gouvernent chilien a formellement reconnu la possibilité que Pablo Neruda ait été assassiné ! Il est donc très juste que la dernière image de la pièce montre Beatriz tenant une pancarte sur laquelle se trouvent la photo de Mario et ces mots : « ¿Dónde están ? » (« Où sontils ? »).

Cet projet est aussi une réaction de protestation contre toutes les tentatives de réécrire l’histoire pour les nostalgiques de la dictature, qui aimeraient trainer Allende dans la boue, déboulonner sa statue (qui venait à peine d’être érigée a Santiago, alors que les vieux autocrates comme Alessandri sont là depuis plus d’un demi siècle sans que personne ne dise rien). Une « pièce » récente d’une troupe pseudo-punk chilienne, justement huée en Avignon il y a un an, sponsorisée par des sociétés impliquées dans le coup d’Etat a bien montré, comme l’a dit Brecht, « le ventre est encore fécond d’où a surgi cette bête immonde »

Il s’agit aussi d’un projet très personnel de plusieurs façons : quand j’ai, pour la première fois, travaillé avec Isabel Allende il y a quelques années, nous parlions de notre amour pour Pablo Neruda. Elle m’a raconté qu’en l’interviewant, il lui disait : « vous êtes une très mauvaise journaliste, vous inventez tout, devenez romancière, et l’invention deviendra une vertu. » Je lui ai confié que j’avais autrefois copié un de ses poèmes dans une lettre d’amour à une amie. Isabel a ri et s’est mise à me parler de ce superbe roman et de la pièce d’Antonio Skàrmeta, en disant : « Michael, tu devrais la monter, c’est tellement proche de ton coeur, et du mien ! »

J’ai attendu longtemps l’occasion de suivre son conseil. Mais, maintenant ce projet devient, en France, une première étape vers la création française de La Maison aux esprits, le roman d’Isabel Allende que nous avons adapté ensemble pour le théâtre. Mais en même temps c’est aussi une étape pour ma tout prochaine création, mon premier Shakespeare en France ! – mon adaptation des deux parties de Henry IV en une seule soirée, intitulée Falstaff. Le souffle shakespearien de Skàrmeta a facilité mon choix.

J’ai beaucoup d’amis chiliens, qui ont tous perdu des proches - torturés, assassinés ou tout simplement disparus pendant le coup d’état et la dictature de Pinochet. Il y a beaucoup de Mario, et maintenir en vie la flamme de leur souvenir est aussi une des raisons, sinon la principale, de la réalisation de ce projet.

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Informations pratiques

Cartoucherie - Théâtre de l'Epée de Bois

Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Cartoucherie Restaurant
  • Métro : Château de Vincennes à 1 km
  • Bus : Cartoucherie à 210 m, Stade Léo Lagrange à 560 m
  • Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.

    En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).

    Parking : Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.

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Plan d’accès

Cartoucherie - Théâtre de l'Epée de Bois
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 20 octobre 2013

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