Prolongation en raison du succès !
“L’art de Frida Kahlo est un ruban autour d’une bombe.” André Breton
La légende de Frida
Frida Kahlo : une vie de combats
Note du directeur du théâtre Déjazet
Note de l'auteur
Note du metteur en scène
Extraits
Artiste clef du surréalisme, figure de proue de la peinture et de la culture mexicaine, femme de Diego Rivera, icône du féminisme, elle côtoie les plus grandes figures artistiques (Kandinsky, Ernst, Duchamp, Derain, Miro, Picasso… ). Elle fait l’objet de nombreuses expositions, au Mexique, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Italie et en France où elle revient au Théâtre Déjazet, nous offrir en voyage sa propre vie.
Seule au milieu d’un monde artistique dont elle n’accepte pas les règles, elle rêve de son Mexique qui ne la quitte jamais. Transportés par ses toiles, se souvenirs lui reviennent avec violence. Avant l’heure du vernissage, elle les rassemble et nous les offre avec passion. Ils sont les clefs de sa peinture faite de cette rage du vrai qui la traverse, de ses souffrances, de ses joies et de ses illusions. Frida Kahlo regarde sa vie avec lucidité et la transpose dans une oeuvre qui marque pour toujours le monde des arts.
Dans une mise en scène hors du temps, dans un lieu où les souffrances se rencontrent et dansent avec les rendez-vous perdus. Frida Kahlo revendique tout, sauf le mensonge. Il est beaucoup de douleur impossible à partager et si l’espoir nous fait souvent défaut, ici cette légende universelle qu’est Frida Kahlo nous montre, sans narcissisme, en peignant son image à même la peau, que la vie est riche de tous nos désirs et de tous nos rêves à venir.
Illustration : Frida et son faon, 1939
1907 Magdalena Carmen Frida Kahlo naît le 6 Juillet à Cocayan, en périphérie de
Mexico
1913 Son pied droit reste quelque peu déformé suite à une poliomyélite.
1922 Elle découvre et admire le peintre Diego Rivera qui exécute la peinture murale
La Création dans son école de médecine.
1925 La collision d'un tram avec le bus qui la ramenait chez elle la blesse grièvement. C'est pendant sa convalescence qu'elle se met à
peindre.
1928 Son adhésion au Parti Communiste Mexicain (PCM) est l'occasion de sa deuxième rencontre avec Diego Rivera. Ils s'éprennent alors l'un de
l'autre.
1929 Le 21 août, les deux peintres se marient. Rivera est exclu du Parti Communiste et Frida Kahlo en démissionne.
1930 Après quelques semaines de grossesse, Frida Kahlo doit avorter. Le couple déménage à
San Franscisco pour raisons professionnelles.
1931 Frida Kahlo rencontre le Dr Léo Eloesser, à qui elle confiera sa santé jusqu'à la fin de sa vie. Sa jambe droite la fait de plus en plus
souffrir.
1932 Frida Kahlo fait une fausse couche. Le décès de sa mère la marque énormément.
1934 De retour au Mexique, Frida Kahlo subit un nouvel avortement. Elle est amputée de plusieurs orteils au pied droit. Diego Rivera commence à voir en secret sa soeur Cristina.
1936 Elle subit une troisième opération du pied. Elle devient membre du Comité de Solidarité pour les Républicains
Espagnols.
1937 Frida Kahlo reçoit Trotskyet Natalia Sedovadans sa "Maison bleue" de Cocayan. André
Breton et Jacqueline Lambales rejoignent et rencontrent le couple Kahlo-Rivera.
1938 La première exposition individuelle de Frida Kahlo, à la galerie Julien Levy
(New York), remporte un grand succès.
1939 Après un voyage à Paris lui faisant découvrir le surréalisme, elle divorce de
Rivera.
1940 Elle épouse Diego Rivera pour la seconde fois.
1941 Son père, Guillermo Kahlo, meurt. Le couple déménage dans la "Maison
bleue".
1942 Frida Kahlo débute l'écriture de son journal intime.
1948 Elle redevient membre du Parti Communiste Mexicain.
1950 Frida Kahlo se fait opérer sept fois de la colonne vertébrale. Elle doit désormais se déplacer en fauteuil roulant et ne peut se passer de
calmants.
1953 La première exposition individuelle de Frida Kahlo à Mexico a lieu. L'artiste, la jambe droite amputée jusqu'au genou, ne peut y participer qu'allongée.
1954 Affaiblie par une pneumonie, Frida Kahlo décède le 13 Juillet à Cocayan.
Virginie Déjazet, Frida Kahlo : même combat, même volonté, force, sensibilité, passion ; en un mot même famille. J'avais été frappé du même univers de ces deux femmes, de leur permanente révolte, du modernisme, du courage extraordinaire, chacune icône dans son époque et son pays.
Première comédienne à ne pas être demi-mondaine, Virginie Déjazet s'est battue toute sa vie et à soixante-quinze ans elle continuait à jouer jusqu'au dernier souffle. Admirée de tous, novatrice à son époque, elle est une figure emblématique du dix-neuvième siècle pour le milieu parisien. Frida Kahlo est véritablement son double. Cette magnifique artiste force l'admiration : révoltée, visionnaire, menant un combat pour l'égalité des femmes, indépendante et finalement seule comme Virginie Déjazet.
Elle devient, par ce nouveau spectacle, une habituée du Théâtre Déjazet. Déjà présentée en 1997 dans une très belle oeuvre, Frida renaît par la volonté de son initiatrice, Lupe Velez. La comédienne a voulu livrer son émotion en écrivant un magnifique texte et en présentant l'oeuvre de Frida Kahlo sous le titre tellement prémonitoire Attention peinture fraîche. Virginie Déjazet écrivait en 1868 à George Sand : « Le théâtre c'est comme la vie mais en beaucoup mieux puisqu'on peut recommencer tous les soirs » : Frida aurait aimé bénéficier de cet avantage. Aujourd'hui, grâce à Lupe Velez, c'est devenu possible. Comme le Théâtre c'est aussi une grande famille, ce spectacle en est la démonstration.
Lupe Velez, magnifique comédienne qui a déjà joué plusieurs fois au Théâtre Déjazet, très sensible, pugnace, révoltée elle aussi, est devenue complètement Frida Kahlo, habilement dirigée par mon ami Tatem, metteur en scène lui aussi familier du Théâtre Déjazet. Lupe Velez et Tatem étant également peintres dans la vie, il était alors normal que nous les réunissions autour du personnage de Frida Kahlo avec amour, passion et… peinture !
Je suis très fier de présenter aujourd'hui Attention Peinture Fraîche en hommage à Virginie Déjazet.
J'ai amoureusement reconstruit en près de trente ans ce théâtre et s'il ne devait avoir servi qu'à accueillir Frida Kahlo, j'aurais là aussi remboursé à Virginie Déjazet mon devoir de mémoire. Merci à toute la troupe -à Lupe, à Tatem, Diego, assistant de ce dernier. Merci à Judith pour sa chorégraphie, aux danseuses, merci à Mathieu pour ses magnifiques costumes. Merci à toute l'équipe, tous ont accrochés aux cimaises du Théâtre Déjazet leur passion. Longue vie et tous les bonheurs à cet hommage à Frida Kahlo.
Jean Bouquin, le 05 Avril 2005
C'est au hasard d'une exposition de peinture à Madrid que j’ai été bouleversée par les oeuvres de Frida Kahlo. Cette particularité à peindre un si grand nombre d'autoportraits m'a séduite. Comme si, par tant d'autoportraits, on sentait la volonté de l'artiste à remettre tout en question, en permanence.
A travers mes peintures je me suis identifiée aux combats de l’artiste, pour comprendre davantage Frida Kahloet nourrir mon rôle de comédienne ; puis pendant le travail d’écriture, j’ai pris conscience de la profondeur et de la complexité du personnage de Frida Kahlo : l’artiste mexicaine a prouvé qu’on pouvait être une femme éclairée, critique du système en place et donc faire sciemment le choix de s’exclure d’un système bourgeois et repu, au risque d’être paradoxalement adulée par ce même système.
Dans cette pièce, j’ai voulu faire partager la sensibilité exacerbée et les contradictions permanentes de Frida Kahlo entre ses pulsions, ses souffrances, son goût immodéré pour la vie et ses réalisations artistiques. J’ai intitulé cette pièce Attention Peinture Fraîche, en écho à l’avant-gardisme de sa pensée, à ses prises de positions et à son art surréaliste, en profond décalage avec la condition des femmes mexicaines de l’époque, souhaitant ainsi donner au public toute la palette et les facettes d’une femme hors du commun qu’est Frida Kahlo.
Lupe Velez
Dans un itinéraire narratif que nous devons reconstruire au fil des mots, Lupe Velez a réussi à capter la vie tumultueuse de Frida Kahlo, dans un texte extrait de son journal intime, compagnon fidèle où les mots flirtent avec les couleurs. Cette poésie particulière n’est pas une curiosité surréaliste : c’est la peau qui souffre, c’est le désir qui parle, c’est la cruauté dans son indécente intimité. Avec ses mots dénués de civilités, trempés dans les couleurs d’une vie éclatée en morceaux, Frida Kahlo nous observe les yeux rivés sur l’aiguille qui recoud ses blessures une à une.
Comment mettre en scène la vie d’une artiste comme Frida Kahlo, qui avec un sens du toucher si particulier, a peint une oeuvre unique et inimitable ? Cette réflexion m’a conduit à regarder le cadre de scène dans lequel évolue son personnage avec une perception très sensuelle du verbe. Dans ce puzzle fait de bouts de vie qui surgissent comme la mémoire se soulève au moindre battement de cils, ses souvenirs s’imbriquent avec les nôtres pour nous rappeler que la vie est un miracle qu’il est bon de protéger.
Tatem
Tableau 1
« Mon Diego, miroir de la nuit. Je t’appelle auxochrome, celui qui voit la couleur, celui qui capte la
couleur. Moi Chromophore celle qui porte la couleur, celle qui donne la couleur.
Auxochrome-Chromophore. Au es toutes les combinaisons des nombres ; la vie. Mon désir est de comprendre la ligne, la forme, l’ombre,
le mouvement sans autre connaissance que l’émotion vive, sans autre désir que celui de continuer jusqu’à la rencontre. Lentement. »
Tableau 2
« Les critiques ici ne comprennent rien à ma peinture et veulent me classer parmi les surréalistes. C’est quoi le surréalisme ? C’est être sur le réalisme ? Ou sûre d’être réaliste, moi je suis sûre que ce que je réalise c’est tout sauf du surréalisme et ce n’est pas du surréalisme que de dire que ce sont eux qui sont surréalistes ! Je ne me considère pas comme une surréaliste, je ne sais pas si mes peintures sont surréalistes ou pas, mais je sais qu’elles sont l’expression la plus franche de moi-même. »
Tableau 3
« Je suis communiste et aujourd’hui anti-impérialiste. Mon engagement est celui de la paix avant
tout. Impérialisme - fascisme - religion - capitalisme - stupidité et tout l’arsenal de trucages de la bourgeoisie. »
Tableau 6
« Diego,Tu es en moi et tu enveloppes tout mon être dans l’anxieuse attente du
lendemain. J’espérais tant avoir ce petit Dieguito qui pleurerait beaucoup.
Le foetus de trois mois et demi a foutu le camp tout déglingué, tué en moi. »
Tableau 14
« Frida jambe de bois ! Frida Jambe de bois ! Vous savez qu’on va me couper la patta ! Mais qu’est-ce qui se passe ? Regarder la tête que vous faites, on dirait
que c’est une tragédie. On va me couper la patta. Et alors ? »
Tableau 15
« Pourquoi voudrais-je des pieds pour marcher, j’ai des ailes pour voler. Moi, j’ai des ailes en trop, qu’on me les coupe en volant!Rien ne vaut mieux que le rire
- Rire et s’abandonner sont une force. Etre léger. Vive la joie, le soleil, la terre, Diego et l’amour ! »
Entiérement d'accord avec BADACHE, très bon spectacle,et bonne interprétation de l'actrice;on est très émus .La mise en scène est originale et nous transporte dans l'univers de Frida Kahlo .
On a bien du voir la meme piece ! C'était même carrément génial ! J'ai été absorbé par le jeu de l'actrice principale, transporté par les musiques mexicaines. J'ai adoré la mise en scène et la progression de la pièce. J'ai trouvé que le texte était vraiment de grande qualité aussi, et ca fait pas de mal dans du théatre contemporain ou j'ai l'impression de passer mon temps sinon à voir des textes bas de gamme directement sortis du quotidien de la rue. Mais chut ! J'ai l'impression que j'en dis déjà trop ! Allez-y vous ne sortirai pas indifférent...
Une mise en scène originale, un texte riche et surtout une performance d’actrice. Lupe Veleze est une Frida Kahlo convaincante et émouvante. Son jeu, et le rythme de la mise en scène nous tiennent en haleine pendant 1h15. Et le sujet est traité de façon intéressante : le texte enchaîne habilement des passages rappelant le contexte politique et culturel, et d’autres très personnels, issus du carnet intime du peintre. A voir…
Entiérement d'accord avec BADACHE, très bon spectacle,et bonne interprétation de l'actrice;on est très émus .La mise en scène est originale et nous transporte dans l'univers de Frida Kahlo .
On a bien du voir la meme piece ! C'était même carrément génial ! J'ai été absorbé par le jeu de l'actrice principale, transporté par les musiques mexicaines. J'ai adoré la mise en scène et la progression de la pièce. J'ai trouvé que le texte était vraiment de grande qualité aussi, et ca fait pas de mal dans du théatre contemporain ou j'ai l'impression de passer mon temps sinon à voir des textes bas de gamme directement sortis du quotidien de la rue. Mais chut ! J'ai l'impression que j'en dis déjà trop ! Allez-y vous ne sortirai pas indifférent...
Une mise en scène originale, un texte riche et surtout une performance d’actrice. Lupe Veleze est une Frida Kahlo convaincante et émouvante. Son jeu, et le rythme de la mise en scène nous tiennent en haleine pendant 1h15. Et le sujet est traité de façon intéressante : le texte enchaîne habilement des passages rappelant le contexte politique et culturel, et d’autres très personnels, issus du carnet intime du peintre. A voir…
41, boulevard du temple 75003 Paris