Les œuvres qui ouvrent une porte vers ces gouffres secrets, communs à tous, méconnus par tous, et qui soudain se révèlent dans une forme d’évidence, ici littéraire, plus généralement artistique. Cette laisse n’est pas mon truc mais le gouffre qu’elle ouvre au bord de l’âme de Galéa, oui, ça je connais, ça c’est ma vie : envisager ce qui fait détourner les regards et en faire des spectacles, ou des livres. Seules les œuvres qui vont là me touchent. On va aller là avec cette œuvre-là.
Le texte interpelle l’enfance, il se tourne vers la mère, il se tourne vers le père, il les convoque, les remémore. Ils semblent bien, les géniteurs, devoir répondre de ce au bord des lèvres.
Le texte interpelle l’amour, évidemment, puisqu’il interpelle le désir, l’amour d’une femme pour une femme, son amante. Il interpelle l’homosexuel, le goût d’une femme pour les femmes, son indifférent dégoût des hommes.
Il interpelle le politique, donc. Il sait très bien ce qu’il en est de la guerre et de ses tortures, de l’Amérique et des Arabes, de la médiatisation et de la manipulation. Il n’a pas besoin de nous pour savoir qu’il est inadmissible de désirer une soldate qui torture un prisonnier.
Il tourne autour, il reste au bord de cette fascination révoltante et plus forte que toute morale, toute pensée. Il ne peut pas expliquer, il ne veut pas. Seulement affirmer. Il tourne autour, il ne se détourne pas. Il refuse de se détourner de l’horrible, surtout l’horrible en soi. Celui des autres est très facile à dénoncer. Non, non, ici c’est le sien propre que la locutrice fouille, à ses risques et périls. Et dans ce secret au bord des lèvres toute sa vie se précipite, et nous précipite avec elle.
9, bd Lénine 93000 Bobigny
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