Du nouveau spectacle de Christoph Marthaler, on sait qu’il est, évidemment, une promesse de loufoquerie et de régal musical.
Les admirateurs de Christoph Marthaler auront sans doute repéré, dans sa bande, le grand et sec, qui souvent fait le majordome, le maître de cérémonie ou guide loufoque (ainsi dans Paperlapapp), l’impassible qui n’en pense pas moins avec son élégance toute théâtrale: soit Graham F. Valentine, acteur d’origine écossaise, allié depuis ses débuts dans les années 1970 des aventures extraordinaires signées Marthaler, cet intranquille d’origine zurichoise qui s’y entend pour faire chanter en choeur des créatures désemparées, dans des lieux collectifs sans âme. Dans ce solo qui lui est dédié, Graham F. Valentine s’engage dans une exploration – sans aucun doute insolite et décalée – consacrée à la lacune, ses symptômes, ses variantes, et ce dans toutes les langues et les registres, avec la complicité du violoncelliste Martin Zeller. Parmi les synonymes de « lacune »: manque, omission, trou de mémoire…
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