Dans cette nouvelle pièce d’Emmanuelle Bayamack-Tam, Michael et Britney nous invite à un concert déglingué, jubilatoire, fatalement dissonant, reflet de notre psyché collective. Un miroir déformant tendu pour questionner notre rapport à la jeunesse et à la fin de l’innocence.
Dans une salle de concert un peu miteuse, crépusculaire sur les bords, Michael se prépare à entrer sur scène. Les premiers accords retentissent d’une chanson mille fois entendue et pourtant méconnaissable. Britney esquisse un pas de danse et s’effondre. Une conversation s’engage, les échanges fusent, grinçants, entre les deux icônes de notre société de strass et de paillettes.
Deux anges déchus, deux figures paradoxales, coincées en pleine mue, entre enfants géniaux et adultes détraqués. Michael et Britney font partie de ce monde bringuebalant qui fait et défait les idoles selon son bon caprice. Leur musique est gravée sous notre épiderme même si ceux qui les inspirent nous révulsent comme Opinion Mondiale se plaît à le rappeler. Le Fan peut-il encore les aimer passionnément, sans condition ?
Dans cette nouvelle pièce d’Emmanuelle Bayamack-Tam, l’autrice d’À l’abordage, nous serons invités à un concert déglingué, jubilatoire, fatalement dissonant, reflet de notre psyché collective. Un miroir déformant tendu pour questionner notre rapport à la jeunesse et à la fin de l’innocence.
Si Michael et Britney, pauvres monstres, sont à l’image de ce monde en vrac – ironie tragique – leurs chansons sont peut-être notre seule consolation, notre seul espoir de transe, un leg bancal à éprouver encore sur le dancefloor !
« Pas de fausse note dans le casting. Pierre Lefebvre-Adrien est un Michael de compétition, tour à tour diabolique et enfantin. Mathilde Auneveux brille dans le rôle ingrat de Britney, star enfant brisée que personne n'écoute. François Chary, en fan décomplexé, et Louise Coldefy, en Opinion Mondiale survoltée, leurs donnent avantageusement la réplique, quand le duo de musiciens chanteurs Stéphanie Gibert et Sylvain Dufour donnent le "la" avec bonheur. » Les Échos, Philippe Chevilley
« Dans les rôles de Britney et Michael, Mathilde Auneveux et Pierre Lefebvre-Adrien sont épatants, remarquables de justesse, excellents chanteurs et même quant à lui brillant danseur. Deux autres personnages s’opposent frontalement et racontent particulièrement l’époque. Opinion Mondiale, formidablement incarnée par Louise Coldefy, est celle qui accuse, qui raille et instruit entre autres le procès contre Michael, pédophile avéré. Face à elle, le Fan, un individu catégoriquement méprisé, qui persiste à vénérer son idole, et qui va finalement relever la tête. François Chary est parfait dans le rôle, et dans le basculement vers une nouvelle affirmation de soi. » La Terrasse, Agnès Santi
« A la mise en scène, Clément Poirée se surpasse, orchestrant cet oratorio chaotique et épidermique avec une jubilation communicative. Tout, dans ce spectacle ovni et inattendu, nous cueille et nous émerveille. Depuis son aura esthétique indéniable (mention spéciale à l’équipe scénographie, accessoires, costumes et maquillages qui a fait des étincelles), ses scènes pétaradantes gonflées à l’hélium d’un imaginaire tout droit sorti de l’enfance et ses chimères, son sens comique croustillant (l’accouchement de Britney est un sommet) et l’irruption de chansons en live, allant de Toxic à We are the world en passant par les Jackson Five. » Sceneweb, Marie Plantin
« La mise en scène de Clément Poirée est totalement déjantée. La scénographie, les lumières, les costumes, les maquillages, les chorégraphies, les déplacements offrent un écrin formidable à ce texte étonnant. Sa direction d’acteurs est toute aussi réjouissante et permet de faire vibrer les mots et les sentiments. La troupe est exceptionnelle. » L'Œil d'Olivier, Marie-Céline Nivière
« Au milieu d'un cabaret à paillettes hystérique et glauque où pointe le désespoir, les très doués Mathilde Auneveux (Britney) et Pierre Lefebvre-Adrien (Michael) nous entraînent avec une sombre grâce dans la sarabande des enfants perdus. » Télérama TT
Michael Jackson et Britney Spears sont deux figures qui ont su capter nos regards au-delà des générations. Tous deux suscitent l’admiration autant que l’effroi. Ils sont coincés entre deux eaux, deux âges, deux sexes, deux couleurs. Anges et monstres. Adolescents éternels pris dans la mue.
Ce sont deux étoiles échappées de leur orbite : Britney petite fiancée de l’Amérique blanche et puritaine devenue scandaleuse, Michael dépassant le carcan de la musique « noire » pour devenir un roi universel, puis un criminel de la pire espèce. Comme le dit Shakespeare de Macbeth, ils sont « nos monstres les plus rares ». Quels meilleurs objets d’études pour comprendre notre psyché collective ? Ce sont les miroirs fêlés dans lesquels nous pouvons nous contempler sans fard.
Emmanuelle Bayamack-Tam nous place au carrefour de nos contradictions et met le doigt sur un moment de bascule. Elle raconte l’instant où les anges ont chu, chassés hors de la scène (littéralement : devenus obscènes) au profit de l’anonyme et omnipotente opinion publique. Autopsie mondiale est la suite de la conversation fertile et jubilatoire que j’ai eu le bonheur d’engager avec Emmanuelle Bayamack-Tam avec À l’abordage ! puis avec Catch ! La pièce, grande fantaisie baroque, est pleine de ses obsessions : l’enfance brisée, le désir et ses dérégulations, la chanson populaire, les strass et les paillettes.
Pour cette « dramédie musicale » où le chant et la danse ont une place de choix, je souhaite me réapproprier les codes du concert. Un concert sous forme de purgatoire, entre rêve et cauchemar. Un spectacle décalé, défaillant incessamment, grinçant et baroque, délirant, joyeusement explosif. Nous vous convions à une fête où tout le monde dansera et chantera : la fête de la fin de notre innocence. Un ultime envol.
Clément Poirée
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.