Avec le couteau le pain

du 14 au 31 mars 2007

Avec le couteau le pain

Sur la table dressée par Carole Thibaut, un pain qui trahit toute eucharistie puisqu’il devient l’objet de fixation des inimitiés, des frustrations et de la violence gratuite et tyrannique du père.
  • Le regard fantasmé de l’enfance

De l’éducation des filles : l’histoire de la gamine, coincée entre la violence arbitraire de son père et la passivité complice de sa mère. Entre les leçons de maths tyranniques et les repas familiaux écrasants, elle se réfugie dans des prières passionnées à la Sainte Vierge… jusqu’au jour où arrive, dans cet univers clos, Norbert-le-jeune-homme, le-fort-en-maths, promis à un brillant avenir.

"L’histoire est vue à travers le regard de la gamine : vision déformée, souvent burlesque, qui correspond à la réalité de l’enfant et crée du même coup une distance par rapport au traitement du sujet. Comédiens et marionnettes participent de cette vision déformée, renvoyant à un univers fantasmagorique, nourri d’imaginaire et de mémoire enfantine." Carole Thibaut

Creusant les thèmes du rapport filial et de la construction de l’identité, Avec le couteau le pain trouve d’une certaine manière une suite avec Faut-il laisser les vieux pères manger seuls aux comptoirs des bars.

Le texte est édité aux éditions ambre théâtre..

  • Famille je vous hais !

C’est peu dire que la table du repas est le pôle de cristallisation des névroses familiales… Lieu de la communauté et des retrouvailles, au soir du labeur, de la parentèle harassée, elle incarne souvent l’envers pervers de sa fonction unificatrice et pacificatrice et devient fréquemment le théâtre de l’oppression et du conflit : une scène de haine à l’envers de la cène d’amour. Sur la table dressée par Carole Thibaut, un pain qui trahit toute eucharistie puisqu’il devient l’objet de fixation des inimitiés, des frustrations et de la violence gratuite et tyrannique du père. Selon un ordre qui toujours chez le tyran se déguise sous les oripeaux de la légitimité, celui-ci exige que l’on coupe le pain et non qu’on le rompe, parce que telle est sa volonté et qu’il est le plus fort. Loin de seulement interroger, entre farce et tragédie, la violence quotidienne, Carole Thibaut a écrit un texte qui vaut comme satire au vitriol de tous les despotismes.

Il est évident que le texte de Carole Thibaut est riche d’une vitalité féministe et iconoclaste qui sonne gaiement aux oreilles, à notre époque où les femmes subissent à nouveau les assauts d’une virilité totalitaire et où certaines d’entre elles vont jusqu’à considérer que le féminisme est un combat d’arrière-garde pour frustrées ou dévergondées. Le texte, plaisamment ironique et pétillant de saillies drolatiques, porte la marque d’un esprit libre dont la saine colère manque à notre société encore et toujours misogyne. Mais ce serait réduire ce texte que de le confondre avec une pochade militante.

  • La presse

«…Carole Thibaut a l’heureuse idée de court-circuiter la psychologie et d’emprunter au conte. Elle observe ses personnages par le miroir déformant du regard de l’enfant, où fantasmes, rêves et cauchemars se collent sur la réalité. Leurs comportements échappent à la logique des causalités et n’en frappent la conscience qu’avec plus de violence. La mise en scène vient habilement soutenir l’écriture : jeu stylisé, espace démesuré, théâtre d’ombres détournent toute tentation réaliste… » Gwénola David, La Terrasse, mars 2007

«… écrit et joué sans fioriture… la démonstration est cinglante… » Jean-Pierre Han, Témoignage chrétien , février 2007

«… la pièce se suit comme un récit passionnant dont le spectateur ne peut se défaire avant d’en savoir le dernier mot… » La république du Centre, février 2007

« Loin de seulement interroger, entre farce et tragédie, la violence quotidienne, Carole Thibaut a écrit un texte qui vaut comme satire au vitriol de tous les despotismes… » Catherine Robert, Théâtre on Line, juin 2006

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Spectacle terminé depuis le samedi 31 mars 2007

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