Le texte de Goya est en espagnol surtitré en français.
Le héros de Goya n’est pas le célèbre peintre espagnol mais un loser cinquantenaire qui veut claquer ses économies et s’introduire au Prado la nuit avec ses fils pour contempler, sous alcool et coke, les tableaux du maître. S’exprimant en espagnol, l’acteur lance les surtitres à l’aide d’un bouton-poussoir, impulsant son propre rythme au spectacle.
À côté, un homme se retourne sur ses 17 ans et veut « saccager la tombe du vieux Borges », écrivain argentin, car il ne s’est pas opposé à la dictature militaire…
Goya était sourd, Borges aveugle… Un peintre, un écrivain, deux artistes identifiés qui peignent et racontent le monde qui les entoure. « Le mieux dans la perte d’un sens, c’est que ça en enflamme un autre à coup sûr… ». Ayant tous deux d’autres sens en émoi, ils restent tout de même isolés du fait même de leur infirmité.
Sur un même plateau : deux hommes, deux monologues, deux parcours, deux textes, deux langues, deux questions : « Où je suis allé ? » « Pour y faire quoi ? »
" Ce sont deux pièces différentes jouées simultanément, l’une en français (Borges), l’autre en espagnol (Goya). […] D’un côté comme de l’autre, les comédiens s’amusent avec les langues, les mots, et se livrent à d’étonnantes prouesses acrobatiques. " Martine Silber, Le Monde.fr
159, Avenue Gambetta 75020 Paris