Un fils dévoué, coincé entre des parents déjantés, les fait revivre à coup de souvenirs où défilent dans le désordre la boucherie du père, la télévision qu’il regardait assis à côté de lui, les yaourts qu’il allait acheter à l’épicerie d’en face, les trajets en voiture pour aller aux matchs de boxe, les œufs de poule qu’il fallait ramasser, mais aussi les secrets des femmes lasses des hommes. On tue une poule ou une anguille, on rencontre Sting, Nicki Lauda et Steven Spielberg, on devine surtout ce qui empêche le fils d’un boucher espagnol de devenir un homme.
Rodrigo García, l’auteur de ce long poème matière, né d’une Espagne post-franquiste qui prend goût au désordre, conçoit le théâtre comme un espace où épique et pathétique peuvent se rencontrer, où tout est possible. Et Oskar Gómez Mata, metteur en scène espagnol installé à Genève s’est emparé de ces tranches de vie saignantes pour en faire un spectacle où l’absurde et l’outrance se partagent la scène.
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