Une femme tombe d'un bateau et veut remonter à la surface. Elle veut revenir sur le bateau mais malgré cette phrase lancinante qu’elle répète : « je veux remonter », son intention semble vide, immobile. Dès 13 ans.
Dès 13 ans.
La protagoniste de C’était un grand bateau et j’ai glissé est une femme qui tombe du bateau et qui veut remonter à la surface. Elle veut revenir sur le bateau mais malgré cette phrase lancinante qu’elle répète : « je veux remonter », son intention semble vide, immobile. Il nous faut alors initier la construction d’un paysage commun ; une femme et un homme explorent un chemin vers l’installation de cet espace.
La pièce représente un imaginaire co-construit entre les deux et ils essaient d’y plonger. Que veut dire « créer ensemble » ? Quelles envies les lient ? Quelles versions se construisent-ils ? Avec la même volonté ? Comment se déploie une narration avec deux points de vue croisés ? Ces questions façonnent les personnages, au-delà de l’histoire d’une femme glissant d’un bateau, les teignant de nuances tantôt convaincantes, tantôt fragiles, parfois d’union et souvent de solitude. La scène devient alors la dernière et ultime possibilité pour eux de construire ensemble.
Avec C’était un grand bateau et j’ai glissé il m’a fallu du temps avant de penser ce texte hors de mon point de vue d’auteur mais en tant que metteur en scène. Quel regard réflexif puis-je poser sur la genèse de mon écrit ? Pourquoi ce texte si énigmatique, si éclaté ? C’est l’histoire d’un naufrage, un naufrage intime. Alors qu'on s’apprêtait à préparer sa mise en scène, on eut comme une révélation : l’ai-je finalement écrit pour construire un projet avec la femme avec laquelle j’étais ? C’était comme si je voulais associer inconsciemment la réussite de notre projet intime, qui était alors balbutiant et fragile, à la création artistique. Mon écrit annonce, au final, un naufrage. Il parle de « sirènes », donc en un sens de mort et du besoin d’introspection de la protagoniste avant de construire quelque chose de nouveau, soit cette idée de se réconcilier avec elle-même. La pièce traite de la tension opérée entre deux forces d’action : celle de se construire à deux et celle de l’impossibilité de construire ensemble – comme des courants sous- marins luttant l’un contre l’autre tout en essayant de se mêler. C’est dans cette complexité que réside selon moi la force de cette mise en scène et la nécessaire présence de deux comédiens, soit l’idée du double.
20, rue Marie-Anne Colombier 93170 Bagnolet
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