Des êtres hommes et femmes veulent venir témoigner de leur douleur, de leur tâche mais un chœur les en empêche leurs ordonnant de se taire.
La pièce est un ballet de corps indistincts qui se livrent à un combat pour arriver à dire sans tabou, sans jugement, sans pudeur, mais pas sans poésie ce qui les a abîmé.
Il y a un homme, une femme, un garçon et deux filles. Ils ne sont personne. Ils sont tout le monde. Ce ne sont pas les mêmes d’une scène à l’autre. Ils représentent l’humanité, partout, de tout temps. Il n’y a ni lieu, ni époque. Juste une vérité qui dure depuis la nuit des temps. Juste un fléau qui touche potentiellement tout le monde, toutes les femmes au monde. Il y a la douleur. Il y a le silence. Il y a des révoltes. Peu de révoltes. Trop peu de révoltes par rapport à l’immensité des victimes. Trop de victimes. Trop de silence. Trop de honte de la part des victimes. Trop peu de honte de la part des bourreaux. Il y a des bourreaux riches. Il y a des bourreaux pauvres. Il y a des bourreaux libres. Trop de bourreaux libres…
Et la douleur qui fait que toute une vie, que des millions de vies basculent. Il y a pour les victimes, une journée qui marque à vie, au fer rouge. Une journée où tout bascule. Une journée. Une nuit. Et une autre vie s’ouvre. Une vie qui ne sera plus jamais comme avant. Une vie avec une tâche. Une tâche indélébile.
Le viol concerne potentiellement toutes les femmes et certains hommes partout au monde et à travers toutes les époques. Ce qui m’intéresse dans cette problématique est l’universalité de cette douleur partagée par tant d’êtres.
Il s’agit d’évoquer les souffrances et leurs conséquences au travers de témoignages et de scènes poétiques où la rencontre humaine est malheureusement souvent liée à un rapport violent de soumission de l’autre à son désir.
2 bis, Passage La Ruelle 75018 Paris