Conte grinçant et généreux, sans doute le plus célèbre de Voltaire, à propos d’un jeune homme curieux du monde et des hommes.
En son temps, Voltaire fut consacré « le plus grand des dramaturges », affirme Hervé Loichemol qui a mis en scène plusieurs de ses pièces, plus quelques textes non directement écrits pour la scène. Mais puisqu’ils viennent d’un homme de théâtre, il suffisait d’en dégager la théâtralité. Ce n’est pas toujours évident notamment lorsqu’il s’agit de Candide. Aventures d’un jeune bâtard, amoureux de sa supposée cousine et qui pour cette raison se fait brutalement chasser du domaine familial. En compagnie de son précepteur Pangloss, il parcourt du nord au sud, d’ouest en est, notre terre ravagée par les guerres, la corruption, les diverses formes d’esclavage.
Ici, l’incessant mouvement, le foisonnement des rencontres sont donnés le plus théâtralement du monde : avec un Candide à la peau noire tout plein de l’attentive curiosité de l’enfance, du plaisir de jouer. Ils sont huit à incarner les foules, et manipule rà vue une machinerie apparemment simple. Pour l’adaptation, Hervé Loichemol s’est adressé à Yves Laplace. De leur admiration commune pour l’auteur et l’homme est né un spectacle qualifié par la presse genevoise de « provocant et bousculant à souhait ». C’est d’ailleurs à Genève que Voltaire écrit Candide, après avoir passé quelques années à Postdam, à la cour de Frédéric II, avec qui il finit par se fâcher et qui le renvoie.
« Le point de départ de ce conte grinçant est imprégné de secousses biographiques : l’errance après Postdam, le début d’une guerre longue et atroce qui enflamme la terre entière. L’Europe des Lumières, optimiste, progressiste, affronte ce qui apparaît à tous les niveaux comme une série de catastrophes. Voltaire en est profondément bouleversé. En lui se frottent des tendances opposées : l’amour de la vie et le désespoir, le dégoût des horreurs commises par des êtres humains, et une réelle tendresse envers l’humanité tout entière. Long voyage au bout de la nuit, le conte s’achève sur la formule devenue universellement célèbre, et qu’il ne faudrait pas prendre pour un repli égoïste : “Cultivons notre jardin”. Non pas “mon” jardin. La voie du partage a toujours été celle de ce grand homme. »
Adaptation d'Yves Laplace d’après Voltaire.
Place Jean Jaurès 93100 Montreuil