Cette heure du matin

• De la danse et du théâtre pour explorer un quotidien

Une femme sur le point de partir travailler n’y parvient pas. C’est une belle battante pleine de priorités, cette femme. Nous, Français, admettons peut-être parfois les retards, mais à New-York, on se fait licencier pour moins que ça. Donc, elle les prend à bras-le-corps, les contretemps, jusqu’au ridicule, et même un peu plus loin. Là où on se dit qu’un matin comme les autres peut devenir une exception. Entre gestes et mouvements, paroles et sons, Cette heure du matin célèbre un quotidien.

A travers cette situation concrète, le solo explore la tension entre impératifs sociaux et intimes, du réalisme à l’absurde. Le texte est moitié en français, moitié en anglais, de qualité plus musicale que sémantique. Le mouvement porte la narration. Le geste, d’abord naturaliste, vacille jusqu’à la danse au fur et à mesure des déséquilibres du personnage.

• L'interdisciplinarité de Leila Gaudin

Leila Gaudin découvre le théâtre interdisciplinaire en jouant sous la direction de Werner Büchler avec qui elle travaille depuis 2003. A New York, elle pousse plus avant, dans le théâtre physique notamment, en dansant pour Katie Workum et Will Rawls et en travaillant avec Carlo Altomare sur une technique dérivée de la biomécanique.

Elle se forme à la danse tout au long de ses voyages (Ménagerie de Verre, Ecole Peter Goss, DNA, Alvin Ailey…) jusqu'en Inde, où elle étudie le bharatanatyam, forme plus traditionnelle de danse-théâtre.

Formée au théâtre et à la danse, interprète pour ces deux disciplines, Leïla Gaudin développe un vocabulaire métissé pour ses créations, centré autour de la communication non-verbale. Inspirées de gestes quotidiens, ses chorégraphies s'attachent à l'expressivité et à la force narrative du mouvement. Le texte, très présent, joue par sa musicalité et rythmicité aussi bien que par son sens.